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La formation des officiers à nouveau reconnue

Edouard Hediger
La Nation n° 2017 1er mai 2015

Récemment, l’Association suisse des cadres a attribué le 400e diplôme validant la formation d’officier de milice. Cette reconnaissance vise à accorder à la formation d’officier la valeur qu’elle mérite pour l’économie. Il ne fait aucun doute que certaines compétences acquises à l’armée sont transposables dans le civil: chaque officier en a fait l’expérience le jour où il a été confronté à une situation stressante demandant quelques notions de gestion de groupe ou de techniques personnelles de travail.

Si, pendant longtemps, carrière militaire et carrière civile allaient de pair, il n’est plus aujourd’hui aussi facile de faire valoir les compétences acquises lors de son service d’avancement: un officier est un employé absent un mois par année et les employeurs, souvent étrangers ou ayant échappé à tout avancement militaire, n’ont plus la même tolérance que leurs prédécesseurs vis-à-vis des obligations militaires. Il est donc heureux qu’un diplôme leur rappelle les compétences qu’un officier peut offrir à son entreprise en contrepartie.

D’autres possibilités de reconnaître la formation des officiers existent. L’Université de Saint-Gall, par exemple, la récompense de crédits ECTS valables dans certains cursus académiques. Une telle reconnaissance n’est possible qu’avec la bonne volonté des institutions académiques et un travail de promotion des officiers membres du corps universitaire. Le travail fait dans ce sens par Of@Campus, la société des officiers de l’UniL-EPFL, mérite notre attention.

Qu’est-ce qu’un diplôme apporte de plus qu’une ligne dans le CV? La validation d’acquis délivrée par l’Association suisse des cadres peut sans aucun doute améliorer la légitimité du cursus de l’officier et aider à susciter des vocations. Ceci est en particulier vrai pour les étudiants qui peinent à accorder leur temps d’étude avec l’accomplissement d’un avancement militaire, les deux calendriers se télescopant avec malheur depuis l’adoption du protocole de Bologne. L’étudiant désirant faire de l’avancement est condamné à prendre une année sabbatique ou à fractionner son service en plusieurs tranches. De plus, la nouvelle organisation du cursus militaire proposée par le Développement de l’armée rendra la cohabitation avec les études encore plus problématique. Dans une telle situation, la part des étudiants voulant et pouvant faire de l’avancement se verra dramatiquement réduite, ce qui aura des conséquences sur la qualité du corps des officiers.

Plus qu’un diplôme, n’est-ce pas le réseau développé durant sa carrière militaire qui peut être utile dans le domaine professionnel? Le réseau des camarades, avec lesquels on a tissé un lien de confiance particulier au travers de circonstances difficiles, n’est jamais la raison première de l’engagement militaire mais bien une conséquence de celui-ci. La vocation de l’officier, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit, est avant tout de servir. Son engagement doit être le rappel que la paix et la stabilité ne sont jamais acquises indéfiniment. Il serait préjudiciable que les diplômes obtenus ou les liens d’amitiés tissés éclipsent le sens premier de cet engagement. Le réseau formé au sein du corps des officiers doit avant tout servir à rappeler la nécessité de l’armée et les bienfaits de la milice et non à promouvoir les intérêts professionnels particuliers de ses membres.

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