Une maison pour l’Eglise

Le 3 septembre dernier, l’Eglise réformée vaudoise a fêté l’inauguration de la Maison des Cèdres rénovée, sous un soleil radieux et devant une assistance nourrie. Il vaut la peine de s’arrêter sur cet événement.

En mai 1864, l’Eglise évangélique libre du Canton de Vaud met en service un bâtiment au chemin des Cèdres, à Lausanne, qui abrite sa faculté de théologie.?'uvre de l’architecte Jules Verrey et financé essentiellement par des dons de familles libristes aisées, ce bâtiment de belle facture va abriter pendant plus d’un siècle la «Môme» (nom inspiré du sobriquet «mômiers», attribué aux membres de l’Eglise libre par leurs adversaires), faculté de niveau universitaire destinée à former ses futurs pasteurs.

En 1966, à la suite de la fusion de l’Eglise nationale et de l’Eglise libre, donnant naissance à l’Eglise évangélique réformée du Canton de Vaud (EERV), le bâtiment est vendu par l’Eglise à l’Etat de Vaud, notamment pour financer les retraites des pasteurs libristes.

Durant le demi-siècle qui vient de s’écouler, la maison des Cèdres a abrité des activités diverses, comme le Séminaire de culture théologique (Cèdres Formation) ou une partie des travaux liés à l’édition complète des œuvres de Ramuz, ainsi que la bibliothèque des pasteurs¹.

En 2013, l’Etat de Vaud a vendu l’immeuble des Cèdres à la Fondation des Terreaux, dont le but statutaire principal est de mettre des locaux à la disposition de l’EERV.

Ces trois dernières années, le bâtiment a été entièrement rénové, agrandi et transformé, pour accueillir désormais le siège administratif de l’Eglise réformée vaudoise, mais aussi des salles de rencontre et de travail, ainsi qu’une petite chapelle dans les combles.

Le résultat des travaux est magnifique et il vaut la peine de passer voir cette nouvelle maison de l’Eglise, au centre de la ville. Comme l’a joliment dit Mme Béatrice Métraux, conseillère d’Etat, lors de la partie officielle de l’inauguration, il s’agit désormais du «Saint-Siège» de l’Eglise réformée de notre Canton!

Certains verront dans cette installation une douce revanche de l’Eglise libre, qu’on aurait pu croire absorbée lors de la fusion de 1966, tandis que d’autres la considéreront comme une réussite de l’Eglise réunifiée. Il est certain que la maison des Cèdres est un signe visible de l’Eglise dans la capitale vaudoise.

Par ailleurs, la Fondation des Terreaux a soutenu la publication d’un livre du professeur Jean-Pierre Bastian, sur l’histoire de l’Eglise libre vaudoise. Nous reviendrons sur cet ouvrage important dans un prochain article.

Notes:

¹ Le sort de cette bibliothèque de grande valeur, unique en son genre, est un sujet d’inquiétude: ses quelque 85’000 volumes dorment paraît-il dans un dépôt de l’Etat de Vaud, en attendant des jours meilleurs…