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Oxymore ambigu

Olivier Delacrétaz
La Nation n° 2065 3 mars 2017

On parle beaucoup, pour s’en féliciter ou s’en horrifier, de «révolution conservatrice» à propos de ce grand mouvement de contestation qui secoue les Etats démocratiques. La formule n’est pas heureuse.

Une révolution, c’est un renversement, généralement violent, du régime en place. Or, les élections de MM. Trump et Orban, ainsi que le vote sur le Brexit, se sont passés tout à fait légalement. Le Front national entend arriver au pouvoir par un vote démocratique. L’UDC professe le respect des institutions. Il est inexact de parler de révolution.

Et comment une révolution pourrait- elle être conservatrice? Le conservateur privilégie ce qui est, persuadé qu’un tiens vaut toujours mieux que deux tu l’auras. C’est même au point qu’il s’accommode des situations les plus inconfortables plutôt que courir l’aventure d’une réforme, a fortiori d’une révolution. «Révolution conservatrice» est un oxymore.

C’est même un oxymore ambigu. La première révolution conservatrice, celle de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, était aussi qualifiée de «libérale». Celle d’aujourd’hui est fondamentalement antilibérale.

Il serait donc plus pertinent de parler de «réaction identitaire». Certains parlent simplement de «ras-le-bol».

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