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L’armée au cœur de la population

Félicien Monnier
La Nation n° 2099 22 juin 2018

Beaucoup de petits garçons se souviennent d’avoir eu le privilège, le matin du premier lundi du cours de répétition, de porter le fusil de leur papa jusqu’au bas des escaliers. Puis de regarder fièrement partir leur père en se réjouissant d’être à sa place. Une fois dans la cour d’école, les exagérations allaient bon train: «Le mien c’est le plus fort. Il est dans l’infanterie de montagne…»

Depuis quelques années toutefois, diminution du nombre de jours de service oblige, les effectifs de l’armée ont rajeuni. Un soldat un peu précoce peut avoir fini à vingt-cinq ans. Souvent, il n’aura même pas terminé sa formation professionnelle. Cela n’est pas sans poser de nombreuses questions en termes de maturité, et de disponibilité pour le service militaire. Les hautes écoles et écoles professionnelles sont plus exigeantes que les employeurs. Les examens universitaires supportent mal le service. L’Université est devenue si stressante que servir hors des vacances est trop dangereux, et crée trop d’inégalités de traitement avec les civilistes ou faux réformés, opportunistes et menteurs.

Le commandement de l’armée a donc pris le parti de ramener la troupe au cœur de la population. Depuis quelques années, des événements intitulés «Présence, 2015, 2016, 2017…» sont organisés chaque été. Il s’agit de grandes expositions mises sur pied par l’un ou l’autre bataillon durant son service. A cette occasion, il se présente à la population. Les enfants visitent des chars en se grimant le visage, les grands-pères ont la larme à l’œil, et les papas soupèsent d’un air sérieux diverses pièces d’équipement. Les antimilitaristes ne manifestent même pas. Ils perturberaient une ambiance familiale. Sans doute sentent-ils même qu’ils tomberaient à faux.

Ces dernières semaines, l’armée fut, pour diverses raisons, particulièrement visible.

Les inondations lausannoises ont vu les hommes du groupe d’artillerie 1 prêter main forte aux autorités municipales. L’armée, par sa disponibilité, a montré une nouvelle fois que, quelle que soit la situation de crise, elle est la seule réserve opérative de la Confédération et des Cantons.

Le mercredi 13 juin, c’est devant le Palais de Rumine que ce même 1er groupe d’artillerie rendait sa bannière. Il a ensuite défilé devant son commandant de brigade sur la place de la Palud. Peut-être nous trompons-nous, mais cela devait faire longtemps…

Le week-end des 16 et 17 juin a par ailleurs vu la place d’armes de Bure fêter son 50e anniversaire. 8’000 personnes se sont déplacées. Elles ont pu y admirer, entre autres, le bataillon mécanisé 17, bataillon de cavalerie genevois, y faisant son cours de répétition. Les chars léopards ont déchaîné les photographes.

Le même week-end, la base aérienne de Payerne faisait une journée portes-ouvertes. Ce sont cette fois 5’000 personnes qui sont venues sur le tarmac de notre principal aérodrome militaire. En seulement deux jours, l’armée suisse a rassemblé 13’000 personnes. Saluons ce soutien de la population. La particularité d’une armée de milice est d’exister par ceux qu’elle protège.

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