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M. Wehrli nous écrit

Emérentienne PascheOn nous écrit
La Nation n° 2131 13 septembre 2019

Je désire remercier votre rédactrice Mme Emérentienne Pasche de sa relation, dans votre dernier numéro de La Nation, de l’initiative parlementaire que j’ai déposée avec l’appui de 55 de mes collègues de tous les partis présents au Conseil national. Tout en respectant pleinement l’avis de votre auteure, je me permets les commentaires suivants :

La lecture de cette proposition dit très clairement que la priorité n’est justement pas un nouvel article constitutionnel, tel que décrit. Un tel article est imaginé uniquement si les mesures demandées de meilleures collaborations et planifications coordonnées entre tout ce qui se fait déjà dans les communes, les cantons et la Confédération, ainsi que par des partenaires privés, n’ont pas porté les fruits attendus ! Il est pour le moins dommage que votre article, même bref, n’en fasse pas écho.

Pour précision, voici ce qui est écrit dans le texte déposé : « Le but premier est de bien coordonner les acteurs et mesures publics déjà actifs – comme au plan fédéral Promotion Santé Suisse ou dans le cadre du sport–, ainsi qu’avec les entreprises privées concernées (produits du terroir, nourriture, etc.) et les associations et fondations actives. » Et plus loin : « Il conviendra de déterminer si, à l’instar des autres programmes évoqués, une telle action ne devra pas être ancrée aussi dans la Constitution fédérale, par exemple par un nouvel article. » Vous y noterez les nuances importantes (« il conviendra », « si », « par exemple ») que vous n’avez pas citées. Puis-je encore rappeler ici que le titre exact de ma proposition est : « Définir et mettre en place un Programme Jeunesse + Alimentation » ?

Il est dit dans cet article que je mets en avant des raisons écologiques et sociales. Or la première motivation, mentionnée dans le premier paragraphe de cette initiative, est la promotion de la santé, dans le plein respect de l’art. 118 de la Constitution fédérale. Cela aurait mérité d’être cité, à défaut de penser que l’article n’est qu’à charge.

Autre point : rien ne dit que la grille horaire doive être modifiée. La réaction du Secrétaire général de la CLDIP, comme celle de votre collègue, est tellement classique dès que quelqu’un ose imaginer quelque chose qui pourrait toucher l’école… (vous en savez quelque chose à la Ligue vaudoise). Dois-je rappeler ici que des actions dans les restaurants scolaires, dans les produits autorisés à la vente durant les récréation, l’orientation de certains cours (même de géographie !) permettraient déjà, en bonne coordination avec évidemment les familles, concernées au premier chef, et tous les autres programmes communaux, cantonaux et fédéraux et aussi privés (comme les articles que vous faites en faveur de nos agriculteurs et nos produits du terroir vaudois) déjà existant, etc. ne modifieraient en rien la si fameuse grille horaire et permettraient déjà d’agir, non ?

Enfin, afin de ne pas allonger cette duplique, laisser sous-entendre, par des formules du style « Tout en prétendant… », que je suis adepte de la centralisation fédérale, voilà qui est bien mal me connaître. […]

Laurent Wehrli

Réponse à M. Wehrli

L’intention de M. Wehrli n’est certainement pas de donner une nouvelle tâche à la Confédération en matière d’éducation. Il a en effet affirmé ses convictions fédéralistes lors de son discours d’ouverture lors de la «Conférence sur le fédéralisme 2017» à Montreux. Néanmoins, l’expérience politique de la Ligue vaudoise nous montre que toute «coordination» finit toujours par éveiller une volonté d’imposer une vision unique des choses. En outre, utiliser un article constitutionnel comme de moyen de pression est, en soi, peu fédéraliste. Cela aboutit dans tous les cas à une mainmise de Berne sur la question, d’autant plus que l’initiative parlementaire semble être l’antichambre d’une nouvelle initiative fédérale1.

Il n’en demeure pas moins que l’éducation au savoir-vivre – l’alimentation en fait partie – relève en premier lieu des parents. Pour les questions de santé, il serait préférable de se tourner vers son médecin. L’école et les enseignants ne peuvent pas tout assumer!

Notes

1  https://www.slowfood.ch/fr/activites/politique

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