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Expressionnistes et Fauves

Jean-François Cavin
La Nation n° 2131 13 septembre 2019

C’est au début de l’été 1905 que fut fondé, à Dresde, le groupe «Die Brücke», qui allait devenir le noyau de l’expressionnisme allemand1. C’est au Salon d’automne de Paris de cette même année 1905 que quelques peintres en rupture avec le style du moment furent baptisés «Les Fauves».

Au-delà du parallélisme chronologique, on peut discerner plusieurs ressemblances entre les deux mouvements: la volonté provocatrice de rejeter l’esthétique picturale dominante; le retour – après l’impressionnisme parfois évanescent – de formes bien marquées, et même souvent brutales chez les Allemands; une utilisation vigoureuse des couleurs, volontiers sans rapport avec celles de la nature, recourant à de larges aplats et à une touche forte.

Mais les différences sont tout aussi patentes. A propos de couleurs, les Fauves privilégient les teintes vives et gaies; les expressionnistes recourent de préférence à une gamme plus sombre. Le dessin des Fauves s’envole; celui des Allemands est souvent torturé. Et surtout l’ambiance des œuvres fauvistes est celle d’un bonheur lumineux; celle des expressionnistes du nord est généralement tragique, voire morbide.

Ainsi les tempéraments nationaux, à partir d’une impulsion comparable, engendrent-ils des écoles et des œuvres dont l’esprit diffère profondément.

Notes

¹  Ce mouvement fait l’objet d’une bonne exposition, avec des œuvres de Heckel, von Jawlensky Kirchner, Macke, Marc, Mueller, Nolde, Schmidt-Rottluff entre autres, au Palais Lumière d’Evian, jusqu’au 29 septembre (lundi-mardi 14h.-18h.; les autres jours 10h.-18h.).

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