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Se distinguer, se défendre, transmettre

Jacques Perrin
La Nation n° 2142 14 février 2020

Je m’oppose profondément à la grande contradiction qui est en train d’éteindre toute une partie de l’Europe occidentale : la vénération du principe de l’altérité en même temps que la volonté de diffusion des principes des droits de l’homme occidentaux. Il y a un télescopage, on ne peut pas désirer à la fois un universalisme globalisant et en même temps vénérer l’idée de l’Autre. Pour cela, il faudrait qu’il y ait une séparation, une hostilité, une discordance.

Quand on s’intéresse à l’archéologie, on gratte la terre. Qu’est-ce qu’on trouve d’abord ? Un rempart. Une fosse, un mur. La définition de la civilisation – ou de la culture, d’ailleurs – c’est de trouver le moyen de se protéger, de se singulariser, de se défendre, de se distinguer, de se cerner, puis de se perpétuer, de transmettre. Et tout d’un coup, depuis trente ou cinquante ans, un bande de mecs débarque, lesquels, pleins d’une arrogance incroyable, disent : « Maintenant, on va changer ces règles qui prédominent depuis des centaines de milliers d’années, on va instaurer nos propres modalités et ce sera la modalité humaine, globale, totalisatrice, universalisante, uniformisante, la grande parousie du village unique ». Je pense que c’est un bazardage du propre de l’homme un peu rapide.

Ces lignes sont extraites d’un entretien accordé par l’écrivain Sylvain Tesson à la revue Raskar Kapac.

Tesson, essayiste, nouvelliste, voyageur, a payé de sa personne. Après un grave accident d’escalade, il s’est remis à marcher et à écrire. C’est le genre d’homme que nous sommes enclins à approuver.

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