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Trois anecdotes

Jacques Perrin
La Nation n° 2152 3 juillet 2020

Tous les étrangers de Suisse ne passent pas leur temps à déboulonnner des statues.

Alors que j’enseignais dans un collège vaudois, un père d’origine sénégalaise me téléphone. Son fils juge que ses résultats insuffisants en français s’expliquent: son professeur de français (moi) est raciste, c’est connu, il écrit dans un journal d’extrême-droite, La Nation… «Rassurez-vous, Monsieur Perrin», me dit le père, «je sais que mon fils est un peu flemmard ces temps. J’ai lu avec lui quelques articles de La Nation sur internet, je n’y discerne aucun racisme. La manière dont vous considérez votre Pays de Vaud me paraît appropriée, j’ai les mêmes idées au sujet de mon pays, le Sénégal». Je suis soulagé, les graves ennuis auxquels je m’attendais s’évanouissent…

Un ami cubain, noir, s’étonne qu’on puisse considérer les Suisses comme racistes. Bon, il mesure 1m90, pèse 100 kilos de muscles: il est certain qu’aucun raciste local ne lui a cherché noise. «On pense que Cuba et son régime communiste sont parfaitement égalitaires, dit-il, mais il n’y a jamais eu aucun Noir dans les sphères dirigeantes du parti communiste cubain. Et les grands leaders ont confisqué le magasin de cigares de mon père sans se gêner.»

Une autre de mes connaissances, un petit entrepreneur kosovar, me dit: «Vous les Suisses, vous ne savez pas ce qu’est le racisme. Nous, dans nos villages, on poursuivait les enfants roms pour les repeindre en blanc!»

Ces trois anecdotes n’ont aucune prétention sociologique, mais la Suisse n’est pas l’enfer raciste que certains de nos amis journalistes imaginent.

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