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Actualités  |  Mardi 1er mars 2022

Trente ans d’aveuglement antimilitariste de la gauche suisse

Depuis plus de trente ans, le Parti socialiste et les Verts veulent l’abolition de notre défense militaire classique, sinon la fin de l’armée. Chaque acquisition d’avion de combat fut l’occasion de batailler contre notre défense aérienne. Ils s’en prirent à l’existence de l’armée, et même à l’obligation de servir en 2013. La défaite dans les urnes fut d’ailleurs cuisante. Aux Chambres, chaque occasion permettait de rogner les budgets militaires. Chaque exercice d’ampleur supportait leurs railleries. Chaque erreur du commandement, parfois simple fait divers, aurait justifié une réforme entière du système.

Ils parvinrent à imposer des éléments de langages. La Suisse n’avait qu’une «armée de grand-papa» dont les armes n’étaient que des «jouets». Après «avoir couru pour attendre et attendu pour courir», nos soldats n’apprenaient qu’à «ramper dans la boue» pour lancer «des grenades dont le prix aurait permis de recapitaliser l’AVS». Nos «officiers phallocrates galonnés» avaient obligatoirement «une guerre de retard».

À en croire ces stratèges de salon et de maison autogérée, notre état-major ignorait les vraies menaces de la cybercriminalité, des catastrophes naturelles et du réchauffement climatique. Dans la structure mentale rouge, rose ou verte, la guerre est tout simplement impossible. Certes, des Cassandre en uniforme tentaient de rappeler que le mal est chevillé au cœur de l’homme et que l’histoire se répète.

Malgré le mépris de près de la moitié de la classe politique, les cadres de l’armée firent durant trente ans ce qu’ils purent pour sauver les meubles, prolonger les équipements, développer de nouvelles techniques de combat et d’instruction. Notre armée a évidemment des faiblesses, qu’elle connaît parfaitement, mais elle fonctionne.

Une opération militaire destructrice

Et voilà que jeudi 24 février 2022, à 3000 petits kilomètres de Lausanne, s’est déchaîné l’enfer. La Russie a déclenché contre l’Ukraine une opération militaire parfaitement classique: destruction des défenses aériennes, préparations d’artilleries, aéroportages sur les infrastructures critiques et attaques de chars. En moins de septante-deux heures, les morts se comptaient en milliers. Tout ce que les socialistes et les Verts affirmaient péremptoirement comme appartenant au passé s’est déroulé sous nos yeux paniqués. Un tel aveuglement exige des excuses, puis des actes, dont la démission des parlementaires concernés.

Comment la Suisse doit-elle réagir? D’abord en tenant fermement à la neutralité et en renonçant à son adhésion au Conseil de sécurité. Ensuite, l’initiative anti F-35 doit être retirée sans conditions. À plus long terme, la préparation de notre armée devra se recentrer sur la défense comme mission centrale. Le budget militaire doit être augmenté, le service civil aboli et nos effectifs largement revus à la hausse. L’histoire a toqué à la porte. Sachons l’accueillir sereinement, mais prêts.

(Félicien Monnier, 24 heures, 1er mars 2022)