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Passé simple: un mensuel atypique

Yves Gerhard
La Nation n° 2205 15 juillet 2022

Il y a quelque temps, un exposé au Cercle littéraire nous a permis de faire le point sur une publication à laquelle de nombreux lecteurs de La Nation sont abonnés: Passé simple, Mensuel romand d’histoire et d’archéologie. Fondée en 2014, cette revue a vu son premier numéro paraître en janvier 2015 et, depuis lors, fidèlement, dix livraisons ont été envoyées par an. Ces sept ans et demi d’existence ont permis au couple de rédacteurs, Christine Mercier et Justin Favrod, de maintenir le cap et, chose exceptionnelle, d’augmenter année après année le nombre de ses abonnés, à peu de chose près la seule source de revenus de l’entreprise. Aucune subvention, très peu de publicité. 2274 abonnés pour démarrer, 4200 aujourd’hui, malgré les renoncements, déménagements, décès et autres causes de désabonnement.

Quelles sont les raisons d’un tel succès? Le mensuel est romand: tous les cantons francophones sont concernés, non la seule région lémanique, et les rédacteurs mettent leur soin, presque dans chaque numéro, à présenter un sujet sur chaque canton. Les études d’histoire suisse sont rares, et c’est là une force et une originalité. Si on trouve les sommaires et la possibilité de s’abonner sur le site passesimple.ch, la revue n’existe pas sur la toile et le papier reste le seul support. Les articles? Un dossier d’environ 10 pages, une balade historique et des éclairages d’une à trois pages, qui sont suivis d’un mot croisé et de nouvelles historiques. Ils sont fournis par des historiens: peu de professeurs d’université, surtout des chercheurs amateurs passionnés, des archivistes, des bibliothécaires… En tout cas pour le Canton de Vaud, les rédacteurs croulent sous les propositions! Leur travail consiste principalement à rédiger, à partir de ce qu’ils ont reçu, des articles «grand public», sans jargon, concrets, lisibles, précis, qu’ils soumettent bien entendu aux auteurs, et de réunir les illustrations. Leur but est celui des écrivains classiques: plaire et instruire. S’ajoutent aussi les tâches de promotion, de gestion, de tenue du fichier, d’envoi.

Les sujets trop actuels, polémiques, idéologiques, ou liés à des anniversaires, sont écartés, au profit d’articles vivants, bien documentés, variés, traitant de différentes époques et selon des points de vue originaux. Selon les tendances du temps, on observe une neutralité politique et confessionnelle, et on promeut les sujets qui ont trait aux femmes, ainsi que les historiennes. Les rédacteurs n’ont pas peur du récit historique, de la vie quotidienne, des sujets méconnus ou marginaux, et recherchent pour leur publication à la fois la variété des sujets et une certaine unité de ton, malgré la multitude des auteurs – à ce jour au nombre de 425!

Pour chaque livraison, on constate qu’ils aboutissent à un résultat équilibré, intéressant, où chaque article est illustré de documents montrant des personnes et des situations, avec des cartes plutôt que des parchemins ou des manuscrits. «Chaque numéro est une petite victoire», disent-ils.

Le public? Principalement des amateurs intéressés plutôt que des professionnels de l’histoire, de tous les niveaux sociaux, de toutes les professions, avec une répartition qui pourrait augmenter à Genève, dans le Valais et dans le Jura. Ces abonnés, d’après le courrier reçu, apprécient la proximité dans l’espace et l’authenticité, la diversité des sujets et des approches, les différences entre la vie présente et un passé même assez proche. Sans aucun doute, le questionnement sur les époques qui nous ont précédés nous permet de mieux comprendre les situations actuelles, et parfois nous rappellent des souvenirs encore vivants.

On ne peut que souhaiter longue vie à cette revue… et à son public.

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