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Câise-tè, batoille!

Frédéric Monnier
La Nation n° 2044 13 mai 2016

Si vous avez compris et prononcé correctement [kèch-tè, batoy] le titre de cet article, c’est que vous possédez déjà quelques connaissances en matière de patois vaudois. Cette injonction («Tais-toi, bavard!») est aussi le titre d’une brochure au format oblong, publiée l’an dernier par l’Association «Groupement du Dictionnaire du Patois vaudois de F. Duboux».

A la suite du livre de Bernard Gloor, Langage des Vaudois (dont La Nation n° 2021 du 26 juin 2015 s’était fait l’écho), voici une nouvelle parution ayant pour sujet le patois vaudois, et il est précisé qu’il s’agit du tome 1, une suite nous est donc promise. Ce n’est pas un dictionnaire de plus (il en existe plusieurs, dont celui de F. Duboux publié par l’Association citée ci-dessus), encore moins un ouvrage historique ou grammatical (comme celui publié en son temps par Maurice Bossard et Jules Reymond, réédité par Cabédita en 2010). La brochure se présente un peu comme une méthode d’apprentissage de langue. Elle est divisée en douze chapitres thématiques qui traitent de divers aspects de la vie du Canton (cela va de la pêche sur le lac à l’évocation des quatre saisons, en passant par l’école, la ferme, le marché, etc.); chacun de ces chapitres compte deux pages où sont présentés, agréablement illustrés par des dessins amusants et de qualité, entre trente et cinquante mots (mais aucun adjectif ou verbe), à gauche seulement en patois, à droite avec leur «traduction». En fin de volume, un lexique (qui aurait dû être, pour faciliter la recherche, général et non par thème) reprend tous ces mots avec leur sens en français. Mais le petit plus par rapport aux ouvrages cités ci-dessus, c’est le CD accompagnant la brochure et permettant de prononcer correctement chacun de ces mots.

Certains n’offrent aucune difficulté de compréhension, par exemple la fau, lo paillesson ou lo tapi, mais attention aux faux amis: lo radî n’est pas une racine comestible ou un membre du grand vieux parti, mais le radeau; lo moîno est une bassinoire et n’a donc rien à voir avec un oiseau. Nul besoin d’être un expert en étymologie pour comprendre d’où vient le mot lè cacâire, autrement dit les toilettes… Si votre voisin écoute le soir sa musique trop fort, dites-lui de diminuer sa sono pour que vous puissiez pleinement profiter de votre sono, autrement dit votre sommeil (du latin somnium). Quant à l’enseignant qui demanderait à un élève de laver la paletta nâire avec l’épondze, il n’est pas certain que l’élève en question sache que faire avec cette éponge!

Sur chaque page de droite figurent deux phrases en patois avec leur traduction, nous vous en proposons ci-après trois, mais uniquement en patois: Sami pougne âo djû de niu. Dèni balye à medzî ô tsat. Âo curtî, l’è l’hâora d’âiguièyi lè salârdè. Si vous ne les comprenez pas ou que partiellement, l’acquisition de cette brochure vous est fortement recommandée!

Référence:

Câise-tè, batoille, Le patois vaudois en sons et en images, Association «Groupement du Dictionnaire du Patois vaudois de F. Duboux», 2015.

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