Sonnet
Daniel Laufer
La Nation n° 2045
27 mai 2016
A José-Flore Tappy
Ballet de la brosse et du balai
Au temps d’avant le temps tout n’était que poussière,
Et le retour à cet état a commencé,
Instant libre et divin, lors du premier péché.
J’ai pourtant essayé, plaide la brosse altière,
D’empêcher le désastre, et je persiste encore,
Inlassable, à mener les mains faibles de l’homme
Vers son salut. Ainsi nous les brosses, en somme,
Aux habits, aux parquets, aux cheveux, aux dents d’or,
Partout nous efforçons de retarder l’ultime,
L’heure apocalyptique du prochain chaos!
– Et moi, dit le balai, n’est-ce pas moi qui trime,
Mon manche entre les mains qui délaissent le tien?
Peut-être, dit la brosse, et devant cet abîme
De l’humain désordre nous sommes les témoins.
Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais
La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire
ci-dessous.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Contre l’incertitude – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Grandes heures de l’histoire vaudoise - 3e soirée – Yves Gerhard
- Les participes, c’est du passé – Jacques Perrin
- Non à de nouvelles procédures contre le logement – Olivier Klunge
- Juvenilia CXXVI – Jean-Blaise Rochat
- Chronique sportive – Antoine Rochat
- Force juste – Jacques Perrin