Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

Don de soi, ivresse utile et cochonnaille consentante

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2098 8 juin 2018

De la chirurgie à la charcuterie, il n’y a qu’un pas

 

Nous devons dès aujourd’hui commencer à nous préparer à la prochaine exigence éthique que la société moderne transhumaniste va nous imposer – moralement, politiquement et juridiquement. Il s’agit du don d’organes. Autrefois, nous étions libres d’accepter ou de refuser d’être charcutés en cas de décès. Aujourd’hui, après plusieurs mois de «bruit de fond» discrètement mais régulièrement diffusé par les médias, on nous assure que la société est prête à accepter le «consentement présumé»: qui ne dira mot consentira, et seul pourra échapper à la boucherie celui qui se sera opposé explicitement, en s’inscrivant en tant que non-donneur dans un registre fédéral.

Mais ça ne va pas s’arrêter là. Les bien-pensants protestent déjà: ceux qui refusent de donner leurs organes n’ont aucun motif valable, ce sont des égoïstes, des salauds, qu’on devrait punir pour cette attitude irresponsable et anti-citoyenne ! (Et ce sera facile de les punir puisque leurs noms seront inscrits dans un registre.) Une fois le consentement présumé légalisé, le consentement forcé ne sera plus qu’une question de temps. Parce que «la Suisse est en retard»; parce qu’elle «fait partie des mauvais élèves européens»; parce que «trois personnes décèdent chaque semaine par manque de greffe». La France, que les médias helvétiques citent en exemple parce qu’elle applique déjà sévèrement le consentement présumé, continue à se plaindre d’un manque d’organes et de transplantations insuffisantes.

Mettez cela en parallèle avec un autre progrès éthique de notre époque, celui de l’euthanasie. Vous comprendrez alors l’avenir radieux que le monde de demain nous réserve: élevage en batterie, puis décès planifié par consentement présumé ou forcé, et enfin utilisation des organes à des fins altruistes.

Si nous évoquons ici ce sujet très sérieux, c’est pour souligner deux conclusions positives. La première est que vous pouvez rendre votre foie totalement inutilisable pour la science en buvant énormément de vin vaudois. La seconde, qui accompagne fort agréablement la première, c’est la pleine réalisation de l’égalité entre l’homme et l’animal: les antispécistes ne pourront plus nous reprocher de manger des cochons qui, tout comme nous, seront présumés consentants puisqu’ils n’auront pas expressément signifié leur refus de fournir leurs meilleurs morceaux pour sauver nos vies.

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: