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Le GSsA s’obstine… Nous aussi!

Félicien Monnier
La Nation n° 2159 9 octobre 2020

Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) a annoncé vouloir combattre par voie d’initiative populaire le modèle d’avion que le Conseil fédéral choisira à l’issue du processus de sélection. Le soir du vote, les caciques socialistes Pierre-Alain Fridez et Pierre-Yves Maillard ont critiqué cette idée. Le saucissonnage aurait ses limites. Le vert Fabien Fivaz a promis d’être attentif à ce que le modèle ne soit pas américain, mais le processus transparent et la dépense modérée.

La carte des résultats du vote montre que 14 cantons et 4 demi-cantons ont accepté le principe de l’acquisition. Les cantons opposés sont les cantons romands, le Tessin et les deux Bâle, soit six cantons et deux demi-cantons. Une initiative, rappelons-le, doit récolter la double majorité du peuple et des cantons. Si le vote sur l’initiative à venir du GSsA devait être le même que le 27 septembre, elle serait largement refusée.

En 2014 déjà, le Gripen, bien que rejeté par 53% de la population n’avait réuni que 12 cantons et demi-cantons contre lui. C’eût été insuffisant en cas d’exigence de double-majorité. L’initiative promise par le GSsA est donc mal partie et c’est tant mieux. Cette annonce est cependant piquante. En soumettant au peuple l’arrêté de planification, le Conseil fédéral cherchait précisément à éviter qu’une initiative ne soit lancée contre le projet porté par Armasuisse. Nous avions salué la manœuvre tout en mettant en garde contre le risque de prendre une mauvaise habitude. Il s’agissait de ne pas introduire, à petits pas et dans la pratique, un référendum financier que la Constitution ne prévoit pas.

Nous aurons vraisemblablement quand même une initiative à traiter. Si la tactique du Conseil fédéral n’aura pas absolument fonctionné, elle fera au moins se dégager du GSsA un sale arrière-goût de reviens-y frustré.

Mais il faudra combattre cette initiative avec une force plus grande encore. Il n’y a aucune raison de penser que le PS soutiendrait soudain l’acquisition d’un avion de combat. Les socialistes torpilleront l’armée dès que l’occasion s’y prêtera. Leur nouvelle concurrence électorale avec les Verts les poussera à appliquer à la lettre leur programme abolitionniste.

Dans le Canton de Vaud, les efforts des milieux concernés doivent d’ores et déjà se concentrer sur cette prochaine bataille. Le résultat serré du vote du 27 septembre a révélé combien chaque effort pouvait être décisif. Merci à ceux qui l’ont fourni.

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