Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

Modernes contre modernes

Jacques Perrin
La Nation n° 2038 19 février 2016

Comme le dit Ariane Dayer dans le Matin Dimanche du 17 janvier, le dilemme est proche de l’insoutenable. Faut-il préférer les femmes aux migrants? Faut-il risquer l’islamophobie pour éviter le sexisme? Les modernes sont cruellement «interpellés» par les agressions sexuelles de Cologne.

Au nom du padamalgame, les Etienne Piguet, Cesla Amarelle, Saïda Keller-Messahli et Thomas Kessler nous exposent leurs solutions: ne pas rogner sur les budgets attribués à l’intégration, communiquer nos codes sociaux et culturels aux migrants (qui n’ont pas su gérer la tension), donner des cours d’égalité hommes-femmes, faire en sorte que les forces de l’ordre soient présentes et peu complaisantes (chiche! réd.), sinon de jeunes hommes habitués aux régimes autoritaires ne les prendront pas au sérieux, amener l’Etat à se substituer au père manquant parce que les migrants vivaient dans des sociétés patriarcales, intégrer sans assimiler, ne pas faire la morale, etc.

De ce fatras, quelques préjugés ressortent. Il suffit d’avoir plus de moyens, de dire les lois, de dialoguer avec les migrants, et tout ira bien. Or il a fallu des siècles aux autochtones pour disposer de toutes les libertés dont ils se vantent et qu’ils exercent avec plus ou moins de bonheur. Le droit et les bonnes paroles ne remplacent pas les mœurs façonnées au fil du temps.

D’autre part, on recherchera un bouc émissaire pour apaiser la concurrence des victimes et la surenchère à laquelle se livrent leurs protecteurs. Les autochtones feront l’affaire. Selon le Matin Dimanche, il faut changer les mentalités helvétiques et accélérer le rythme d’intégration des requérants (alors que le conseiller d’Etat neuchâtelois Jean-Nathanaël Karakash a insisté à bon droit, dans le même article, sur le fait que le processus demande énormément de temps pour réussir).

En s’attaquant à la mentalité suisse, on commencera, bien entendu, par le fédéralisme: Chaque canton faisait ce qu’il voulait. Mais les temps changent et la Confédération tente d’homogénéiser les pratiques.

Toutes les occasions sont bonnes à saisir.

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: