Le discours d’un conseiller fédéral

Le conseiller fédéral Guy Parmelin, nouveau chef du Département de la défense, de la protection de la population et des sports, est venu prononcer une brève allocution devant l’assemblée des délégués de la Fédération patronale vaudoise, le 23 mars à Rolle.

S’exprimant avec juste ce qu’il faut de simplicité vaudoise – mais avec davantage d’aisance et de présence que son collègue du Département de l’économie –, glissant un ou deux bons mots sans que cela nuise au sérieux de sa fonction, et laissant à d’autres les grandes envolées humanistes ou émotionnelles, M. Parmelin s’est contenté de parler des affaires qui occupent son département. Ses propos ne revendiquaient aucune nouvelle compétence fédérale, mais se concentraient au contraire sur la mission fondamentale et originelle de la Confédération: la défense et la sécurité du territoire.

Ce thème que tout le monde croyait désuet reprend soudain de l’importance, avec la perspective de voir arriver cet été à la frontière sud de la Suisse les flots de migrants désormais empêchés de passer par les Balkans. M. Parmelin a employé des termes mesurés, refusant de parler d’une mobilisation, mais évoquant un engagement particulier de l’armée pour contrôler, canaliser et contingenter les individus qui tenteraient de franchir la frontière. Cette mission pourrait entraîner un réagencement mais aussi un allongement de certains cours de répétition, et M. Parmelin en a donc appelé à la compréhension des chefs d’entreprise, en soulignant que la sécurité est une des conditions de base de la prospérité économique.

Ce discours calme, précis et direct, sur un sujet non dépourvu d’une certaine gravité, était exactement celui qu’on attendait d’un conseiller fédéral.