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Claire, le récit d’une assimilation

Benjamin Ansermet
La Nation n° 2238 20 octobre 2023

Claire Koç est une journaliste française, issue d’une famille immigrée turque alévie, qui a publié il y a deux ans un livre racontant son parcours d’assimilation (le mot est d’elle).

Bien sûr, ce livre demeure un témoignage avec les limites de l’exercice. Toutefois, les réflexions sont élargies au-delà du cas individuel et tentent de faire comprendre ce qui permet ou empêche une assimilation. Le tout est enrichissant et nourrit la réflexion sur ce sujet.

Claire Koç raconte son éducation, dans sa famille et dans son école turque en France, les différences de traitement avec ses frères, son premier mariage interne à la communauté, sa fuite de sa banlieue, les tensions avec sa famille, sa naturalisation et son changement de prénom de Çigdem pour Claire.

Certaines anecdotes sont plus surprenantes, comme le rôle de l’arrivée de la parabole, qui fit passer le salon familial du 20 heures et des classiques du cinéma français à l’actualité turque.

Le racisme n’est pas non plus rencontré là où il pourrait être attendu, mais du côté de ce que l’auteur appelle les «bien-pensants», qui la renvoie toujours à son statut d’immigrée, refusant de la considérer simplement comme française.

De nombreux sujets sont abordés, comme la concentration des immigrés dans certains quartiers, le rôle des associations d’aide aux immigrés, l’importance de l’apprentissage du français, la discrimination positive, le rôle de la Turquie à l’international, les tendances communautaristes, victimaires et racialistes, mais également le milieu journalistique ou les distinctions sociales. La volonté de l’auteur de se convertir au christianisme est aussi évoquée (et sera le sujet de son prochain livre, à paraître en fin d’année).

Enfin, ce livre constitue également (en opposition à une certaine haine de soi de certains Français, dénoncée dans ses pages) une déclaration d’amour à la France.

 

Référence: Claire Koç, Claire, le prénom de la honte, Albin Michel, 2021, 201 p.

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