Bouffons
La fin de l’article publié par Le Matin nous apprend que ces problèmes nutritionnels ne constituent qu’un aspect du vaste combat que mène M. Rappaz pour améliorer son sort: il songe en effet à créer un véritable syndicat de prisonniers apte à négocier, par exemple, la diminution des tarifs téléphoniques. Ou peut-être des coups de fouet. Ou l’augmentation de la durée des vacances ou de la taille des écrans de télévision. On voit par là combien est présent l’esprit du partenariat social: on négocie et on s’arrange entre nous afin que l’Etat ne se mêle pas de nos affaires. (Et l’on compte par conséquent sur M. Rappaz pour s’opposer aux initiatives socialistes qui prônent exactement le contraire.)
La conclusion inattendue de ce qui précède est que le partenariat social s’en trouve réconcilié avec le droit de grève (de la faim), que M. Rappaz peut désormais exercer sans que ses interlocuteurs n’y trouvent rien à redire.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- De gauche par défaut – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Schwyzerdütsch, encore – Alexandre Bonnard
- Un sociologue contre le désordre – Claire-Marie Lomenech
- Bureaucratie: un exemple pratique – Antoine Rochat
- Féries parlementaires et délais de référendum – Félicien Monnier
- Réveils – Revue de presse, Philippe Ramelet
- Le magistère de la télévision – Revue de presse, Ernest Jomini
- Des consciences de plus en plus affinées – Revue de presse, Ernest Jomini
- Chablais Agglo ou autogoal? – Cédric Cossy
- Juvenilia CI – Jean-Blaise Rochat