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A propos des «prétentions du nouveau théâtre»

Daniel Laufer
La Nation n° 2040 18 mars 2016

Il faut commencer par rectifier le début de notre dernier article (La Nation n° 2039, 4 mars 2016) sur ce sujet, rendu incompréhensible par une curieuse coquille. Nous avons écrit:

«Une plasticienne qui peint le vaste mur de la salle Apothéloz à Vidy, avec un pinceau de trois mètres, pendant toute la durée de la pièce, un mouton écorché qui descend du ciel pour éclabousser les acteurs d’un sang volumineux, le tout accompagné d’un effroyable tintamarre etc.…», et nous avons poursuivi la description critique de cette mise en scène de La Mouette par Ostermeier au théâtre de Vidy.

Un de nos lecteurs, M. Lucien Keller, n’est pas du tout d’accord avec cette critique, et sa réaction est intéressante. La voici:

Vous n’avez pas aimé La Mouette mise en scène par Ostermeier. Quant à moi, j’ai adoré, évidemment pas tout, j’ai par exemple trouvé certaines scènes bien trop bruyantes. J’ai adoré, alors que comme vous j’ai horreur des metteurs en scène qui se croient supérieurs aux autres.

C’est la troisième fois que je vois la pièce, mais les deux premières fois je suis resté à distance et ne me trouvais pas en sympathie avec les acteurs, probablement parce qu’ils essayaient de jouer comme ils imaginaient que l’on jouait du temps de Tchékov. Par la suite j’ai lu la pièce, mais les images que j’avais gardées des représentations que j’avais vues ne m’ont pas permis d’apprécier le texte. Par contre, avec la mise en scène d’Ostermeier je me suis retrouvé dans de nombreux personnages et de nombreuses situations, j’y ai reconnu mes réactions ou celles d’amis face à des situations similaires, ainsi que certains caractères. Merci à Ostermeier: il m’a fait découvrir le génie de Tchékov, que les autres mises en scène m’avaient caché.

Et merci aussi à La Nation d’exister.

Lucien Keller

Merci à M. Keller de nous écrire sur ce ton. Il appartient à ce petit nombre de personnes auxquelles nous avons fait allusion, qui connaissent bien La Mouette et qui sont en mesure de coller une nouvelle mise en scène sur un texte qui leur est familier. Il n’en reste pas moins qu’à notre avis, partagé par nombre de spectateurs que nous avons rencontrés, le texte extraordinaire de Tchékov est difficilement compréhensible dans une mise en scène aussi tarabiscotée, même avec d’excellents acteurs.

Il en va tout autrement au Théâtre Kléber-Méleau que dirige avec talent Omar Porras. La mise en scène de La Vie que je t’ai donnée, due à Jean Liermier, donne par sa sobriété même sa pleine substance au texte subtil de Pirandello (jusqu’au 20 mars).

Mais faisons la part des choses (sans vouloir reprendre le titre du livre de B. Groult qu’Ostermeier introduit dans son Tchékov!): il se peut que le succès de Vidy soit une affaire de génération, comme celui de Kléber-Méleau, mais pas les mêmes…

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