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Pluie, arcs-en-ciel et domaines fédérés

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2233 11 août 2023

Si vous souffrez de la chaleur, allez passer vos vacances en Allemagne. Ce pays a tellement écouté Mlle Greta Thunberg que le réchauffement climatique s’y est arrêté net. Désormais, il y fait froid même en été. Question sécheresse, c’est à peu près la même chose: lorsque vous hésitez entre Hambourg et Berlin, vous ne trouverez aucune aide auprès des prévisions météorologiques, celles-ci vous annonçant de la pluie sur tout le pays pendant toute votre semaine de vacances. Ce qui n’empêche pas de bonnes surprises, avec des averses presque toujours brèves et quelques beaux rayons de soleil; on reproche souvent aux météorologues de se tromper, mais on devrait aussi, parfois, leur en être reconnaissant.

Peut-être est-ce à cause de cette météo changeante que les rues des grandes villes allemandes sont couvertes de drapeaux montrant des arcs-en-ciel. On en voit partout, sur les bâtiments officiels et sur les grands commerces, d’autres sont en vente dans les kiosques, à côté de parapluies et de sacs à dos de mêmes couleurs, et il y a même des gens dans la rue qui s’accrochent de tels drapeaux dans les cheveux. Curieuse obsession – qui nous rappelle qu’en Suisse, la vice-secrétaire centrale de la Jeunesse socialiste déclare avoir «envie de gerber» (sic) lorsqu’elle aperçoit une marée de drapeaux identiques symbolisant un enthousiasme collectif un peu artificiel, une absence totale de diversité ainsi qu’une propension à catégoriser les êtres humains selon des critères inadéquats. On n’ose pas imaginer les régurgitations dont elle souffrirait si elle avait vu ce que nous avons vu.

Ce que l’on retiendra encore de l’Allemagne moderne, ce sont des adresses internet se terminant par .berlin, .bayern, .nrw (pour la Rhénanie-du-Nord-Westphalie) ou .sh (pour le Schleswig-Holstein). Ces Länder ont trouvé là une occasion symbolique de s’affranchir du .de réservé à l’Etat fédéral, en achetant (probablement assez cher) leur propre domaine internet de premier niveau1 (sauf le Schleswig-Holstein, car le domaine .sh avait déjà été attribué à l’île de Sainte-Hélène et il suffit donc d’enregistrer les adresses voulues auprès de ce territoire britannique d’outre-mer).

Avoir sa propre terminaison internet, c’est stylé, comme disent les jeunes d’aujourd’hui. Nos amis schaffhousois, s’ils ont correctement lu ce qui précède, savent désormais quoi faire. Quant au domaine .vd, à tout hasard, une rapide recherche semble indiquer qu’il est encore libre.

Notes:

1   Techniquement, les adresses internet (tout comme l’arabe, le farsi, l’ourdou et l’hébreu) se lisent de droite à gauche. Ce qu’on appelle communément la «terminaison» constitue ainsi le premier aiguillage vers l’emplacement du site que l’on cherche.

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