Paul Budry, Oeuvres (édition brochée)

C. F. Ramuz, Edmond Gilliard, Paul Budry: des trois «pères» de la littérature vaudoise du XXe siècle, que sait-on de Paul Budry? Bien présenté dans l'Encyclopédie vaudoise (tome VII sur Les Arts) ou dans l'Histoire de la littérature en Suisse romande de Roger Francillon, il est rarement lu, car ses œuvres sont restées dispersées, peu rééditées, souvent très difficilement accessibles.

Mais les Cahiers de la Renaissance vaudoise viennent de réunir tous les ouvrages et les principaux articles de Budry: enfin, comme Ramuz et Gilliard, on peut le lire! Préparés sous la direction d'Yves Gerhard, ce sont trois solides volumes qui sont sortis de presse. Des récits truculents comme Le Hardi chez les Vaudois ou Pinget dans la cage aux lions, des nouvelles méconnues, des poèmes, les textes sur la vigne, le vin et la bonne chère, d'inoubliables portraits et quelques «Quarts d'heure vaudois» remplissent le premier volume.

Comme Paul Budry était avant tout critique d'art et ami des peintres, le deuxième volume est consacré à ses textes sur Bocion, Hodler, Auberjonois, Vallotton, Clément, Bosshard, etc. Les principaux tableaux qu'il commente sont reproduits en couleurs: en tout 80 œuvres d'art du patrimoine romand illustrent ainsi cette immense somme artistique.

Le troisième tome est consacré aux textes de Budry sur l'architecture, l'urbanisme et sur les paysages de la Suisse: directeur à l'Office national suisse du tourisme, il a décrit le Léman, Lavaux, le Cervin et Zermatt, le Tessin, le snobisme des sports d'hiver... avec amour et humour.

Des notices, des bibliographies, des index, des notes explicatives renouvellent la connaissance de cet écrivain et critique d'art savoureux qui, dans ses phrases, trouve toujours l'expression heureuse. La préface est due à la plume de Christophe Gallaz.

De beaux volumes, un patrimoine retrouvé, un homme d'une richesse de talents exceptionnelle, voilà ce qu'offrent les Oeuvres de Paul Budry.