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Tolérance ou passivité?

Philippe RameletRevue de presse
La Nation n° 1892 2 juillet 2010
Le 23 juin dernier, 24 heures a publié, sur fond de manifestations de communautarisme islamiste, deux réflexions complémentaires, dont voici les principaux extraits.

Pour François Berger, enseignant et formateur:

[…] Il conviendrait de veiller à ce qu’une inclination absolue pour la tolérance s’inscrive avec discernement dans des choix que l’on peut juger essentiels. Il ne s’agit pas de simplement veiller à ce que les morceaux multicolores de notre kaléidoscope social créent les images les plus attrayantes et lumineuses possibles. Etre tolérant, ce n’est pas accepter prosaïquement toutes les valeurs d’autrui, refuser d’imposer les siennes et cautionner toute liberté prise avec la morale ordinaire.

[…] La tolérance nécessite un réel effort pour ne pas acquiescer à tout et à rien, et pour refuser tout conformisme ou toute manipulation idéologique. Elle sous-tend le droit de désapprouver les idées d’autrui tout en acceptant ses critiques. Elle implique de ne pas tout supporter, et donne le droit – et même parfois l’obligation! – de ne pas mettre toutes les idées sur un même plan, et de distinguer leur essence et leurs conséquences.

Ainsi en va-t-il de l’acceptation ou non du niqab et de la burqa!

Pour le député Olivier Feller:

Comment peut-on tolérer qu’un habitant de notre pays – le fait qu’il soit Suisse ou étranger ne change rien à mes yeux – puisse publiquement dire que la lapidation, sous-entendu de la femme adultère, est «une valeur». […]

Comment peut-on laisser prospérer sur notre territoire une organisation, le Conseil central islamique de Suisse pour ne pas le nommer, qui se permet d’inviter par deux fois le prédicateur allemand Pierre Vogel, adepte de la violence sur les femmes? […]

Comment peut-on réagir aux mariages forcés aussi mollement que la Commission fédérale des étrangers, qui recommande de ne pas «mettre la différence culturelle sous les projecteurs ni de s’en prendre a priori aux parents en les condamnant»? […]

Comment certaines associations féministes peuvent-elles prôner la laïcité totale de l’Etat pour que chacun puisse quitter ou critiquer une religion si c’est pour vous interdire aussitôt d’avoir un avis négatif sur le voile ou la burqa, sous prétexte que vous prenez le problème de la soumission féminine par le bout du foulard islamique?

Il faut être aveugle pour ne pas voir qu’une société parallèle se met en place dans notre pays, peu à peu, mais avec ténacité. Pour le moment, elle s’attache à obtenir des espaces d’autonomie où le communautarisme pourra s’épanouir sous les prétextes les plus divers, au nom de la tolérance et de nos propres règles du jeu démocratiques.

Quand elle les aura obtenus, il sera trop tard pour revenir en arrière. C’est maintenant qu’il faut agir.

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