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A qui la faute?

Ernest Jomini
La Nation n° 1896 27 août 2010
Dans la dernière Nation, Mme Claire- Marie Lomenech attirait notre attention sur la beauté et l’importance dans l’histoire de l’art des peintures qui ornent le corridor au rez-de-chaussée du Château Saint-Maire. Malheureusement, tout un chacun a rarement le privilège de pouvoir les admirer aujourd’hui. Il n’en a pas toujours été ainsi. Il y a quelques années – six ou sept ans? –, on entrait librement au Château pour visiter l’édifice. Nous y sommes allé bien souvent, accompagnant des touristes qui faisaient avec nous le tour de Lausanne. Il n’était pas rare que les étrangers s’émerveillassent en constatant qu’on pénétrait ainsi librement dans un bâtiment officiel sans qu’aucun garde ne se tienne à la porte d’entrée pour filtrer les visiteurs.

Hélas! cet heureux temps est aujourd’hui révolu. Arrivant un beau matin au Château avec un groupe de touristes, nous eûmes la fâcheuse surprise de nous voir accueillis par un gendarme en station devant la porte d’entrée. Il nous demanda qui nous étions et ce que nous venions faire au Château avant de nous permettre de pénétrer dans l’édifice.

Pourquoi donc ce changement? Deux jours avant notre visite, Me Dolivo et quelques compères de la gauche vraiment à gauche s’étaient crus très malins de profiter de ce libre accès au Château pour aller de bon matin occuper la salle du Conseil d’Etat, empêchant ainsi le gouvernement vaudois de siéger dans son local habituel. Habile coup de pub qui a permis à nos gauchistes de faire pour un jour la une des médias. Mais on peut douter que cet épisode ait joué le moindre rôle politique pour l’avènement de la «société sans classes» à l’instauration de laquelle la gauche révolutionnaire travaille inlassablement.

Quoi qu’il en soit, le mal est fait: le gendarme en faction fut ensuite remplacé par une porte supplémentaire fermant l’accès à la galerie où se trouvent les peintures. C’est dire que pratiquement très peu de gens ont l’occasion d’y pénétrer. Les mesures prises par le gouvernement sont justifiées. Me Dolivo et ses comparses, qui sont la cause de cette fermeture, pourront un jour raconter à leurs petits-enfants émerveillés comment ils ont, à 7 heures du matin – l’avenir radieux est à ceux qui se lèvent tôt –, occupé le Château St-Maire, étape mémorable vers «les lendemains qui chantent» de la société marxiste. Ils ne leur diront pas qu’ils nous ont ainsi privés d’avoir accès librement à notre patrimoine historique et artistique. Il est bon que les Vaudois s’en souviennent.

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