Parti pour aller nulle part
La tendance est aujourd’hui au burlesque, voire à l’absurde. On n’a certes pas encore inventé de parti pour que les feux de circulation soient toujours au vert, pour que les ascenseurs soient déjà là lorsqu’on les appelle, ou pour qu’il n’y ait plus de jaune d’œuf dans les pâtes carbonara. En revanche, des petits malins ont très sérieusement fondé un parti «pirate» pour que l’on n’ait plus besoin de payer ce que l’on achète. Mieux: au début de ce mois, on a appris qu’un dénommé Matthias Pöhm venait de lancer en Suisse le premier «parti anti-Power-Point».
Avec beaucoup de lucidité, l’homme en question se plaint de ce que le célèbre logiciel de Microsoft est utilisé à tort et à travers, de manière frénétique et irréfléchie. De manière totalement absurde, il prétend représenter politiquement quelque 250 millions d’individus à travers le monde. Cédant à la mode des justifications statistiques outrancières et conceptuellement fausses, il estime à 350 milliards d’euros la perte économique causée par la présence de salariés aux présentations sur Power-Point. Nous peinons à être convaincus par tout cela. Le journaliste aussi, d’ailleurs, qui termine perfidement sa dépêche en déclarant: «La fondation de cette organisation semble surtout être une bonne manière pour Matthias Pöhm de promouvoir son livre, L’Erreur PowerPoint.»
Un parti politique pour promouvoir un livre? Voilà une idée originale. Après tout, ce n’est pas pire que ceux qui écrivent des livres dans l’espoir de promouvoir leur parti.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Faire le saut – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Les châteaux des Croisades – Jean-Blaise Rochat
- Ecole 2010: devoirs de vacances – Cédric Cossy
- Marcel Regamey – Bertil Galland
- Le journal Agri gagne contre La Poste – Antoine Rochat
- Juvenilia CIII – Jean-Blaise Rochat
- La protection de l’épargne – Pierre Rochat
- La démographie vaudoise en questions (II) – Jean-François Cavin
- Après la mort de Dieu – Jacques Perrin
- Notre grande fête nationale vaudoise – Revue de presse, Ernest Jomini