A propos du Cantique suisse
Une émission de la télévision alémanique a donc permis, samedi dernier, de choisir quel serait le futur «hymne national». Il s’agit de la version A connue par le site www.chymne.ch. Cette proposition garde la mélodie du Père Zwyssig, mais le texte du Cantique suisse est remplacé par une seule strophe, ce qui est un peu court (une minute exactement).
Si, en allemand, le début est admissible, «Weisses Kreuz auf rotem Grund, / Unser Zeichen für den Bund», les traductions française et italienne ont omis la mention de la croix, et on n’y trouve que les couleurs, qui ont un sens secondaire: «Hissé là-haut dans le vent, / Notre drapeau rouge et blanc…», avec une prosodie qui pousse au mauvais jeu de mot suggéré dans notre titre.
La suite, dans toutes les langues, est une énumération de «valeurs» sans contenu concret, de bonnes intentions («Soyons forts et solidaires…, Ouverts et indépendants…»), dignes d’un programme de parti. On n’y trouve aucune mention de Dieu.
Cerise sur le gâteau, on a imaginé une strophe multilingue: trois vers en allemand, deux en français, deux en romanche et deux en italien. C’est la «strophe suisse»!
Malgré «Les accents émus d’un cœur pieux», gardons le Cantique suisse.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Le piège de l’accord-cadre – Editorial, Olivier Delacrétaz
- #bescherelletamère – Chamille Noémier
- Une historiographie neutre? L’exemple vendéen – Jean-François Pasche
- Philipp Müller et le Cassis-de-Dijon – Félicien Monnier
- Cures vaudoises: un bradage inacceptable – Antoine Rochat
- La France que nous n’aimons pas – Jacques Perrin
- Clause du besoin des équipements médicaux lourds – Jean-François Luthi
- Clarifier les débats sur les autoroutes – Jean-François Cavin