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Agitation à l’Université

Denis Ramelet
La Nation n° 1877 4 décembre 2009
Mercredi 25 novembre, la très officielle Fédération des Associations d’Etudiants (FAE, dont le nouvel emblème est un loup hurlant...) a convoqué les étudiants de l’Université de Lausanne à une «AG» (assemblée générale) pour protester contre le «processus de Bologne» – effectivement très critiquable – et réclamer pêle-mêle: «la suppression des taxes d’études», «le développement du système des bourses», «le développement des logements étudiants», «l’assouplissement des plans d’études», «l’abolition des listes de présence et des contrôles continus», «l’amélioration du taux d’encadrement»… Jusque-là, rien d’autre que du syndicalisme étudiant normal, mâtiné d’idéologie gauchisante.

Seulement voilà, pour tenir leur assemblée, les quelque deux cents étudiants présents envahissent un grand auditoire, qu’une partie d’entre eux occupe depuis lors jour et nuit, empêchant les cours de s’y donner, ce qui cause des problèmes à des centaines d’étudiants, principalement de l’Ecole des HEC, dont les cours sont déplacés, voire annulés.

Les AG quotidiennes, qui se prétendaient au départ autogérées, ont progressivement été prises en main par Benoît Gaillard, secrétaire du Parti socialiste lausannois et ancien président de la FAE (qui est la chasse gardée de la Jeunesse socialiste). Lors de l’AG du lundi 30 novembre, un des intervenants au moins n’était pas membre de la communauté universitaire: il s’agit d’Arthur Auderset, fils de Josef Zisyadis (POP), un des meneurs de l’agitation gymnasienne de l’automne 2008.

En dehors des AG, l’auditoire occupé accueille des conférenciers, tous de la même tendance politique: Serge Halimi, rédacteur en chef du Monde diplomatique, invité par le Groupe Regards Critiques (GRC), bras universitaire du Mouvement Pour le Socialisme (MPS), mouvement trotskiste héritier de la Ligue Marxiste Révolutionnaire (LMR); Hans-Ulrich Jost, professeur honoraire d’histoire contemporaine, qui a donné des munitions aux ennemis de la Suisse pendant la crise des fonds en déshérence; Peter Streckeisen, présenté comme sociologue de l’Université de Bâle, mais dont on se rappelle qu’il était membre du GRC pendant ses études à Lausanne il y a plusieurs années…

Le fait que les soi-disant défenseurs des étudiants commencent par péjorer les conditions de travail de plusieurs centaines d’entre eux montre que l’opposition – tardive – au «processus de Bologne» n’est qu’un prétexte. Comme dans le cas de l’agitation gymnasienne de l’automne 2008, il s’agit uniquement pour la gauche vaudoise, toutes tendances confondues, de créer une agitation artificielle destinée à recruter une nouvelle génération de militants.

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Au sommaire de cette même édition de La Nation:
  • Gémir en français – Editorial, Olivier Delacrétaz
  • Les Choses de la vie – Jean-Blaise Rochat
  • La grande misère de l'armée – Jean-François Cavin
  • Retournement de veste – Revue de presse, Philippe Ramelet
  • L’étatisme en action – Revue de presse, Ernest Jomini
  • La BNS, la zone euro et les fonds propres – Revue de presse, Philippe Ramelet
  • Honnêteté intellectuelle – Cédric Cossy
  • Ancien district de Vevey: bientôt une seule commune? – Henri Mamin
  • Autour de mon clocher - Un nouveau cahier de la Renaissance vaudoise – Yves Gerhard
  • Pluralité et prodigalité – Le Coin du Ronchon