Un sommet au rabais

On sait que les Chambres fédérales ont décidé de réduire de 35 à 30 millions le budget du «XIIIe sommet de la francophonie» qui doit se tenir à Montreux en octobre prochain. Dans Le Jura Libre du 18 mars, sous le titre: «Je t’aime, moi non plus», M. Alain Charpilloz écrit à ce sujet:

[…] Ce sommet réunira un paquet de présidents, de ministres et de députés. Il faudra les nourrir, les abreuver, les loger, les transporter et les amuser. Ces gens-là ne se contenteront pas d’une pizza, d’un coup de beaujolais, d’une auberge de jeunesse, d’un scooter et d’une vidéo d’Alain Morisod pour meubler les soirées. Il leur faudra du somptueux. Si on les vexe, ils lanceront un jihad de plus contre le secret bancaire. Faisons gaffe!

Micheline Calmy Rey l’a compris. Elle a fait sienne la devise de Mouammar Kadhafi: «Quand on reçoit, on reçoit bien.» C’en était assez pour que les parlementaires d’outre-Sarine se mettent à chipoter sur chaque sou, avec ce zèle hargneux dans lequel ils excellent. En réalité, ce qui les hérisse n’est pas le coût du «Sommet», mais qu’il soit celui de la francophonie.[…]

Peut-être l’Etat de Vaud pourrait-il compenser cette perte en mettant quelques sous supplémentaires pour améliorer l’ordinaire: la saucisse aux choux et le papet aux poireaux au lieu de la pizza, un récital en patois du «Choeur des armaillis de la Gruyère» remplaçant la vidéo d’Alain Morisod et – cerise sur le gâteau – un exposé de notre ministre Mme Lyon sur les progrès fulgurants de la qualité du français dans notre Canton grâce aux réformes scolaires passées et à venir.