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Le Groupe de Travail Histoire Vécue

Jean-Jacques Rapin
La Nation n° 1885 26 mars 2010
Lorsque, au XXIIe siècle, seront jetés des regards curieux sur notre époque, il faut espérer que l’honnêteté commandera de considérer les efforts accomplis pour débusquer, analyser et contrer les affirmations et insinuations erronées du Rapport Bergier, au sujet de l’attitude de la Suisse durant la Deuxième Guerre mondiale.

C’est à pareille tâche que se sont attelés des témoins de cette époque, issus des milieux politiques, économiques, scientifiques, diplomatiques et militaires, pour rétablir une vérité bafouée et corriger l’image injustement ternie de notre pays. Ils ont en effet estimé de leur devoir de dire et de consigner par écrit ce qui devait être connu des générations futures. Une association s’est ainsi créée, sous le nom de Groupe de Travail Histoire Vécue (GTHV), (en allemand Arbeitskreis gelebte Geschichte, en italien Gruppo di lavoro storia vissuta), qui a compté jusqu’à 500 membres, recrutés dans toutes les parties linguistiques de la Suisse.

L’initiative est partie d’anciens officiers des troupes d’aviation, et il n’y a rien d’étonnant à cela, car la volonté de défense qui les animait a marqué l’opinion de l’époque, ces troupes abattant ou contraignant à l’atterrissage plus d’une douzaine de chasseurs-bombardiers allemands. C’est sans doute ce patriotisme et cette conviction de remplir une tâche qui a animé le GTHV tout au long des dix années de sa fructueuse activité, de 1998 à 2008.

Une activité d’autant plus méritoire qu’elle s’est déroulée à contre-courant, vu le soutien médiatique quasi inconditionnel dont ont bénéficié les supporters du fameux Rapport. De plus, une entreprise entièrement bénévole – inspirée de l’esprit de milice! – face à la subvention, aux indemnités et honoraires personnels d’un total de 23 millions de francs octroyés à la Commission Bergier. Pour rétablir (autant que faire se peut) la vérité historique dans l’opinion publique, un rythme soutenu de publications a été assuré, et cela, en étroite collaboration avec les Editions Cabédita, dont nous avons déjà rappelé ici l’action dynamique et méritoire (La Nation du 16.01 2009). En voici un tableau éloquent:

Ouvrage collectif: La Suisse face au chantage, Editions Cabédita, 2002 (original en allemand).

Ouvrage collectif: La Suisse au pilori? Editions Cabédita, 2006 (original en allemand, traduction italienne).

H. R. Reginbogin: Guerre et neutralité, Editions Cabédita, 2008 (original en allemand, traduction anglaise).

A cela, il convient d’ajouter, outre de nombreuses interventions et conférences dues au GTHV, les publications d’autres auteurs, que l’on peut situer dans la même ligne, parmi lesquelles:

J.-C. Lambelet: Le mobbing d’un petit pays, Editions L’Age d’Homme, 1999.

A. M. Codevilla: La Suisse – La guerre, les fonds en deshérence et la politique américaine, Editions Slatkine, 2001, (original en anglais).

M.-A. Charguéraud: La Suisse présumée coupable, Editions L’Age d’Homme, 2001.

J.-J. Langendorf: La Suisse dans les tempêtes du XXe siècle, Editions Georg, 2001 (traduction allemande).

F. Bridel: Non, nous n’étions pas des lâches, Editions Slatkine, 2002.

J.-Ph. Chenaux (dir.): Les conditions de la survie, Cahiers de la Renaissance Vaudoise, 2002.

C. Jagmetti: Chronique d’une débâcle (original en allemand, traduction de J.-J. Langendorf) Editions Georg, 2003.

P. Stauffer: Polen, Juden, Schweizer, Editions NZZ Libro, 2004.

F. Bridel: Pour en finir avec le Rapport Bergier, Editions Slatkine, 2009.

Ainsi, face au silence du Conseil fédéral et des Chambres qui ont renoncé à prendre position à l’égard du Rapport Bergier, le GTHV a su faire entendre une voix courageuse et nécessaire, ce dont on peut lui être reconnaissant. Elle prend encore une autre dimension en cette année de commémoration de la mort du Général Guisan, survenue il y a cinquante ans, car lui aussi a su montrer, dans une période très difficile, le chemin de la dignité nationale.

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