La théorie du Gender
Le but poursuivi par cette idéologie va donc bien plus loin que l’égalité des sexes devant la loi ou l’égalité salariale. Il s’agit de repenser les rapports homme-femme en excluant toute forme de complémentarité et d’éliminer les classes sexuelles, par le moyen de l’éducation et des médias (destruction du couple, de la famille, puis de l’école à travers les programmes scolaires). Mais il est aussi question de contrôler la reproduction, en rendant la fécondation indépendante de la féminité et de la famille. Le bien commun est perdu de vue en faveur du libertarisme. De plus, il est frappant de constater le soutien que reçoit cette idéologie tant de la part de gouvernements de plusieurs pays comme l’Espagne, la France (où cette théorie sera enseignée dans les lycées à partir de la rentrée 2011) et l’Angleterre, que de la part des Nations Unies (notamment dès 1995, lors de la 4e conférence mondiale sur les femmes) ou de la Banque Mondiale (financement du GAP, le Gender Action Plan).
Pour Simone de Beauvoir, «on ne naît pas femme, on le devient». Une telle affirmation, représentative avant l’heure de la théorie du Gender et appuyée sur l’existentialisme, nie profondément le lien entre l’âme et le corps, car l’âme, dès la conception, s’imprègne des caractéristiques du corps qu’elle anime. Qu’est-ce que la vie? Croissance, nutrition, reproduction… ces notions suffisent-elles à la définir? Non. Car un être vivant ne se contente pas d’être. Il agit. Et ce qui lui permet d’agir, ce qui l’anime, c’est son âme (du latin anima). Au Moyen Age, lorsque la langue française se développe, l’âme est déjà bien comprise comme étant le principe de vie. Elle donne à l’être vivant son unité, ce que la philosophie appelle sa forme. L’âme est à la fois le principe d’unité et d’action qui anime l’amas de cellules qui composent la matière de l’être vivant. L’âme permet de diriger cette matière vers sa fin. L’agir suit l’être.
Or, la théorie du Gender est un refus de la nature humaine; accepter celle-ci comme telle signifierait obliger l’intelligence à remonter à la cause propre de cette nature qui est Dieu. Le Gender, en voulant repenser la définition de l’être humain, fait croire à l’homme qu’il peut créer sa propre fin, illusion destructrice.
NOTES:
1 Ce sujet a été évoqué dans La Nation du 17 juin 2011.
2 Le terme employé est anglais car, bien que trouvant ses origines en France, la théorie du Gender est principalement développée par l’Américaine Judith Butler dans les années 1990. La traduction de son livre Gender Trouble (Trouble dans le genre, pour un féminisme de la subversion) est parue en 2005.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Se décentrer – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Economie et politique – Denis Ramelet
- Raffaele d’Alessandro (1911-1959), le centenaire oublié – Frédéric Monnier
- † Jacques Rubattel (1923-2011) – Rédaction
- LEO par l’absurde – Cédric Cossy
- Pour qui nous prennent-ils? – Revue de presse, Ernest Jomini
- Des chiffres qui font rêver – Revue de presse, Ernest Jomini
- Magnificence historique au Puy-du-Fou – Pierre-Gabriel Bieri
- Séisme monétaire – Revue de presse, Philippe Ramelet
- Droit de vote et d’éligibilité des étrangers: on aimerait entendre les opposants – Pierre-Gabriel Bieri
- 1er août: manger suisse! – Revue de presse, Philippe Ramelet
- Peut-on encore vivre avec vingt-six Facebooks différents? – Le Coin du Ronchon