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Une grande heure musicale

Jean-Jacques Rapin
La Nation n° 1938 6 avril 2012

Il se passe des événements culturels importants dans ce pays et il n’est pas certain qu’ils soient perçus à leur véritable dimension. En voici un qui n’a pas laissé beaucoup de traces dans nos médias, mais qui mérite d’être relevé, parce qu’il est chargé de sens.

Le 21 mars dernier, l’Orchestre Symphonique et Universitaire de Lausanne (OSUL) a présenté, dans une salle Métropole comble, un concert Beethoven d’une rare ampleur, deux oeuvres majeures, que seuls les plus grands orchestres professionnels ont à leur répertoire, la 5e Symphonie et le 5e Concerto «L’Empereur», ce dernier avec un jeune soliste suisse très remarquable, Cédric Gremaud, issu de la classe de Brigitte Meyer, du Conservatoire de Lausanne! On imagine sans peine la gageure qui consiste à aborder de tels sommets. Une gageure parfaitement réussie, qui fait honneur à cet orchestre d’amateurs, convaincus, très engagés, prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes. Mais cet honneur revient en premier lieu à Hervé Klopfenstein qui, au cours de ces vingt dernières années, a su conduire son ensemble orchestral avec une si haute vision du but à atteindre, sous-tendue par un sens pédagogique aigu et une approche musicale très exigeante.

En réalité, un concert de ce niveau est riche de conséquences et d’enseignements pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les exécutants ont été confrontés à deux chefs-d’œuvres qui, même s’ils n’en sont pas conscients, les marquent à vie, au sens où l’entend le terme allemand Erlebnis: on ne fréquente pas impunément un génie comme Beethoven. Ici encore se révèle l’influence du chef sur son ensemble. Un second aspect réconfortant, c’est la présence d’une assistance aussi nombreuse à un tel concert, signe que le recours aux plus grands maîtres de la musique, loin d’être un oreiller de paresse comme le pensent d’aucuns, est une nécessité pour chacun de nous.

Enfin, il faut saluer le fait que, malgré ses fonctions de directeur général de la Haute Ecole et Conservatoire de Lausanne, Hervé Klopfenstein ait désiré conserver une activité de chef d’orchestre, même marginale. Cette double tâche est parfaitement cohérente, car un institut de formation de ce niveau doit être dirigé par un musicien qui ait l’expérience de la vie musicale réelle et pratique. Sa véritable autorité passe par là et l’institution en bénéficie sans aucun doute.

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