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Encore la Dispute de Lausanne

Ernest Jomini
La Nation n° 1974 23 août 2013

Nos quelques propos – nécessairement très sommaires lors d’une visite de la Cathédrale – sur la Dispute de religion de 1536 nous ont valu une communication pertinente d’un de nos amis, Me Philippe Gardaz: «Il ne faut pas oublier celui qui, d’emblée, a posé la question fondamentale: quel est le critère de jugement qui fait autorité dans ce débat. C’est le dominicain Dominique de Monbouson qui a soulevé ce problème. […]»

Me Gardaz nous a fait parvenir à ce sujet un texte que nous ignorions et qui est très intéressant: l’allocution du recteur de l’Université de Lausanne, André Delessert, lors de l’ouverture du colloque organisé par la Faculté de théologie du 29 septembre au 1er octobre 1986, colloque qui marquait le 450e anniversaire de la Dispute de Lausanne. Nous en citons quelques lignes:

[…] Il existe un point précis où l’on peut mesurer l’influence du pouvoir politique dans ce qui se voulait un pur choc des idées. Il se présente sous la forme d’un incident intermédiaire à l’occasion de la discussion sur la première thèse. Le dominicain Dominique de Monbouson et Pierre Viret s’opposent à propos de l’autorité de l’Écriture. Le dominicain présente ainsi la question:

«Puisque nous alléguons tous deux l’Écriture et confessons qu’elle est véritable, mais que vous l’expliquez à votre sens et selon votre entendement et moi selon le mien et l’interprétation des docteurs, qui sera pour juger lequel de nous deux l’allègue mieux à propos et l’explique plus près de l’Esprit de Dieu?»

C’est sans doute le point central. Mais avec la meilleure volonté du monde, il est difficile d’admettre que la réponse de Viret soit satisfaisante. Il se débat furieusement et se fâche lorsque Monbouson le ramène à la question. Honnêtement, il faudrait reconnaître que la partie est nulle, mais hélas! l’arbitre joue dans l’un des camps. […]

Et encore cet autre extrait:

[…] En tant que Vaudois, il m’ennuie que mon pays ait été assujetti. Né et élevé dans la confession protestante, j’aurais aimé que la population et les autorités de ce pays se rallient spontanément à la foi réformée. Enfin il m’aurait plu que l’Université où j’ai tant appris ait été naturellement produite par un pays tout entier attaché à la réflexion et aux idées générales. Hélas, la «Dispute de Lausanne» comme la création de notre Académie, sont des actes politiques par lesquels un vainqueur étranger imposait sa religion à un pays mal défendu.

[…]

Les théologiens et historiens participant au colloque auront apprécié.

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