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Affiches UDC: un amalgame dangereux

Nicolas de Araujo
La Nation n° 1818 31 août 2007
Le scandale autour des affiches UDC sur lesquelles trois moutons blancs expulsent le «mouton noir» de la bande montre une fois de plus, si c’était nécessaire, que les gens de gauche n’ont aucun humour. Evidemment, à force de se prendre au sérieux, ils finissent par sombrer dans le ridicule. Derrière l’expression française bien connue, l’UDC a-t-il voulu faire un amalgame (horreur!) entre étrangers visibles et criminels? Et alors? Quand bien même cela serait, il est indéniable que les étrangers en Suisse commettent proportionnellement plus de délits que les autochtones.

Malgré ce qu’il peut avoir d’amusant sur une affiche faite pour piquer au vif les bien-pensants antiracistes, cet amalgame nous déplaît. Trop de personnes soucieuses du bien national croient qu’il faut limiter l’immigration au motif que de nombreux étrangers ont tendance à mal s’intégrer, voire à mal se comporter. Tant qu’ils respectent les règles du pays et s’intègrent à la société, dit-on, les immigrants sont les bienvenus.

Ce discours part d’une intention louable, mais il est destructeur car il cache le vrai problème. Le défi que pose l’immigration ne concerne pas en premier lieu l’ordre public. La grande majorité des étrangers – les gauchistes ont raison sur ce point – respectent la loi et s’intègrent peu à peu, certes à un degré inégal. N’est-il pas vrai, comme le reprochent les bien-pensants de gauche, que le rejet des étrangers criminels exprime une crainte face à l’immigration en général?

Cette crainte aurait sans doute quelque fondement. Imaginons, par l’absurde, que tous les immigrants se comportent bien – qu’ils se comportent même mieux que les gens du pays: doiton pour autant en accueillir une quantité illimitée? Non, évidemment! Car c’est la communauté nationale qui est en jeu. Elle ne peut pas digérer d’un coup une masse trop importante de nouveaux arrivants, quelle que soit leur qualité, sous peine de perdre son identité ou de se dissoudre en petites communautés antagonistes, comme c’est la tendance aujourd’hui.

Combinée à la faiblesse démographique des autochtones, une forte immigration – même excellente – met en danger la culture, les moeurs, la petite civilisation qui forment l’identité nationale et à laquelle est attachée toute personne qui aime son pays. Que ces étrangers soient des «frères humains» irréprochables ne change rien au fait que, à force d’enrichir le pays d’accueil de leurs différences, ils l’appauvrissent de sa spécificité. A partir d’une certaine masse, cela est inévitable. Les problèmes d’ordre public apparaîtraient moins graves si la population nationale était saine, autrement dit si elle connaissait une croissance démographique normale et pratiquait une vraie culture commune propre à unir tous ses membres.

Que l’on cesse donc de se concentrer sur le comportement individuel des étrangers et que l’on aborde la vraie question. Combien d’immigrants peuton accueillir sans mettre en péril la communauté nationale, et quels étrangers seraient les plus aptes, par la proximité de leurs moeurs, de leur langue ou de leur religion, à s’assimiler?

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