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La galère syrienne

Cédric CossyRevue de presse
La Nation n° 1960 8 février 2013

Ecrivant sur le problème syrien, Marcel Boisard, ancien sous-secrétaire des Nations unies, critique (Le Temps du 25 janvier 2012) l’initiative de la Suisse, qui a convaincu une cinquantaine d’Etats d’appuyer sa demande de saisir la Cour pénale internationale pour mettre fin au conflit Syrien.

[…] La Suisse a récemment pris la tête d’un mouvement qui a entraîné plus de cinquante Etats à signer une motion soumise au Conseil de sécurité. En termes certes mesurés et apparemment équilibrés, elle demande une enquête sur les crimes commis par les deux parties belligérantes en Syrie et la traduction des responsables devant la Cour pénale internationale. Cette démarche-là, appuyée par la haut-commissaire aux Droits de l’homme, n’est pas bien comprise. Elle a fâché la Russie, qui venait d’obtenir pour la Suisse un strapontin aux discussions financières du G20, et a également incommodé le médiateur Lakhdar Brahimi. Implicitement, elle vise Bachar el-Assad, puisqu’il est impossible d’identifier et de rendre responsables des insurgés sans véritable commandement unifié qui commettent aussi des crimes de guerre. Comme ces derniers ont gagné la bataille de l’information et de la propagande, l’inculpation demandée paraît viser au premier chef le président. N’est-ce pas une imprudence dans la situation actuelle et une entorse au principe de neutralité?

Suit l’exemple catastrophique de la Libye, où la Cour pénale n’a tout bonnement rien pu faire.

L’exemple libyen susmentionné démontre le danger de saisir la Cour avant la fin d’un conflit. Virtuellement, la menace plane sur tous les dictateurs, et les plus sanguinaires d’entre eux le savent pertinemment. En Syrie, la situation est bien plus complexe et moins tranchée que la presse occidentale ne l’a prétendu jusqu’à récemment. […]

Le transfert du cas syrien à la Cour pénale internationale n’aura pas lieu, à cause des veto russe et chinois. En toute hypothèse, sous sa forme actuelle, le régime baassiste syrien est appelé à disparaître. Dans l’immédiat, il faut arrêter l’hécatombe.

[…]

Quelle mouche a donc piqué M. Burkhalter pour qu’il se lance dans des démarches qui paraissent aussi illusoires pour résoudre le problème syrien que néfastes pour la Suisse et sa diplomatie?

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