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Emile Jaques-Dalcroze – 150 ans

Yves Gerhard
La Nation n° 2033 11 décembre 2015

Emile Jaques, de Sainte- Croix, a pris le patronyme de Jaques-Dalcroze soit en l’honneur d’un ami nommé Valcroze, soit pour se distinguer d’un oncle et parrain, musicien lui aussi, qui se nommait également Emile Jaques, on ne sait pas exactement. Il y avait aussi un compositeur bordelais du nom de Jaques, avec lequel la confusion était possible. Bref, il prit ce double nom en 1886 déjà. Né en 1865, il y a donc cent cinquante ans, notre célèbre rythmicien méritait bien l’hommage qui lui est rendu cette année.

En juin dernier, il était fêté à Sainte-Croix de diverses manières. A Mézières et à Bienne, en octobre, nous avons vu le spectacle créé et mis en scène avec panache par Irène Corboz-Hausamann, retraçant la vie trépidante du musicien, à Genève, Vienne, Hellerau, etc. Pierre-Alain Clerc y campait un Jaques-Dalcroze poignant, face à ses soucis, ses ambitions, ses désillusions, ses projets de toute sorte. Et des troupes d’enfants mimaient les chansons qui ont fait le succès du musicien: Kirikirikan, Il est une maisonnette, Les petits nains de la montagne, C’est si simple d’aimer (repris en chœur par le public à la fin). Des projections autour de l’ouverture de scène permettaient de voir des films d’archives; des danses, de la musique (quatuor) interprétée dans le spectacle manifestaient la richesse et la variété du talent de M. Jaques.

Plus récemment, le 29 novembre, le Sinfonietta de Lausanne donnait le 2e concerto pour violon, pièce intitulée en fait Poème, magnifiquement défendue par de jeunes interprètes de talent: Alexandra Soumm au violon et Marc Leroy-Calatayud à la direction.

Orchestration complexe, traits de soliste acrobatiques, style «fin de siècle» qui fait penser aux Sonates d’Eugène Isaÿe, par exemple. Très rarement joué, ce concerto sera désormais au répertoire de la violoniste à la carrière internationale, elle l’a promis.

Les festivités vont continuer, notamment un «Cabaret Jaques-Dalcroze, un voyage impertinent et drôle sur des chansons satiriques»: on peut trouver les renseignements sur www.dalcroze150.ch.

Emile Jaques-Dalcroze fut un compositeur extrêmement fécond: non seulement il a renouvelé la chanson enfantine et le Festspiel (Le Jeu du Feuillu, Festival vaudois, etc.), mais ses œuvres multiples de musique de chambre, orchestrales ou chorales témoignent de son inventivité mélodique autant que de son savoir-faire harmonique et de son talent pour l’orchestration. Dans l’ouvrage du centenaire, Tibor Dénes a répertorié ses œuvres: ce catalogue remplit plus de cent pages sur deux colonnes. Que de trésors à redécouvrir!

Références:

Emile Jaques-Dalcroze, L’homme, le compositeur, le créateur de la rythmique, La Baconnière, 1965 (ouvrage collectif, épuisé).

Alfred Berchtold, Emile Jaques-Dalcroze et son temps, L’Age d’Homme, 2000 (coll. «Poche Suisse»).

Jacques Tchamkerten, Emile Jaques-Dalcroze compositeur, La Baconnière Arts, 2015.

 

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