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Emile de Ribaupierre

Jean-François Cavin
La Nation n° 2039 4 mars 2016

Quelle famille, les Ribaupierre! Issue d’une lignée de la noblesse alsacienne, dont le château de «Rippolstein» a vu son nom francisé, la branche suisse que l’on connaît ici s’est établie à Clarens où Emile de Ribaupierre père (1858-1929), horticulteur, et sa femme née Emma Gay, musicienne, eurent six enfants. Mathilde et Emile fils, musiciens et créateurs de trois (!) conservatoires, André, violoniste virtuose de renommée internationale, François, peintre réputé (et père de Claude, dit Derib, auteur de Yakari), René, officier de cavalerie, Jean-Jacques, horticulteur succédant à son père. Cette tribu qui a tant donné au Canton mérite bien d’être célébrée. C’est ce qu’entreprend Antonin Scherrer, avec une série d’ouvrages dont le premier vient de paraître. Il est consacré à Emile fils (1887-1973), violoniste, compositeur, pédagogue, directeur d’école et chef d’orchestre.

Emile reçoit la vocation d’enseigner la musique (qu’il pratiquera d’ailleurs excellemment comme soliste et musicien de chambre) alors qu’il suit les cours de la Schola Cantorum de Paris. De retour en Suisse, il fonde son Orchestre en 1913, puis le Conservatoire de Montreux et l’Institut de Ribaupierre à Lausanne en 1915, le Conservatoire de Vevey en 1917, maisons co-fondées et co-dirigées avec sa sœur Mathilde.

L’Orchestre est composé d’amateurs et d’élèves des conservatoires, parfois futurs professionnels (qu’on retrouvera en partie plus tard dans les rangs de l’Orchestre de chambre de Lausanne) qui lui donnent une bonne assise; cela lui permet, grâce aussi au charisme de son chef, d’aborder un répertoire de haut niveau et d’accompagner de grands solistes: même Fritz Kreisler en 1932!

L’ouvrage de M. Scherrer brosse un portrait attachant d’Emile de Ribaupierre, qui voue sa vie à transmettre l’amour de la musique et sait enthousiasmer ses disciples, sur la Riviera comme lors de «stages», comme on dit aujourd’hui, à son chalet du Val d’Hérens. L’auteur, qui sait tout de notre vie musicale, nous plonge aussi dans le monde artistique vaudois de la première moitié du XXe siècle, où l’on rencontre Carlo Boller, Aloÿs Fornerod, Magda Lavanchy et tant d’autres. Une chronique chaleureuse et passionnante.

Référence:

Antonin Scherrer, De Ribaupierre, une famille au service de la musique – Tome 1: Emile, éd. Infolio, 110 p. ill., 2015.

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