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A propos de la croissance économique

Daniel LauferOn nous écrit
La Nation n° 2038 19 février 2016

Après avoir éliminé ou écarté avec circonspection les causes possibles de la croissance économique, M. Cavin pense que la source essentielle de la croissance paraît être le progrès technique. C’est la thèse qu’il soutient dans La Nation n° 2036 du 22 janvier 2016. Il vaut la peine d’y réfléchir un peu, quand bien même au premier abord cette thèse paraît être une évidence.

Si le progrès technique, développé par la créativité et l’ingéniosité des hommes, est bien le moteur de la croissance, il reste à expliquer en premier lieu pourquoi il a été d’abord le fait des cultures «occidentales», et pourquoi il a pris réellement son départ à la Renaissance. M. Cavin se souvient certainement de la démonstration fournie par MM. Rosenberg et Birdzell dans leur œuvre commune, publiée en 1989 Comment l’Occident s’est enrichi : c’est, pour faire bref, la diffusion du pouvoir de décision, c’est l’éclosion dès la fin du Moyen Age de la diversité des centres de décision, en un mot, c’est la capacité individuelle d’entreprendre, puis de réunir des capitaux, qui ont assuré cette croissance. Cela nous entraînerait trop loin et hors de notre propos de reprendre ici les analyses des deux Américains cités. Il nous faut en effet faire un pas de plus dans la recherche des causes, plutôt que des sources, de la croissance économique.

Si un noir revient dans sa tribu muni d’un téléphone portable, nul doute que tous l’envieront et voudront acquérir cet instrument du progrès. Nous n’avons pas agi autrement au temps de l’introduction de cet appareil… de cet appareil, et de cent autres, et de mille autres, nés de l’ingéniosité humaine, et promus sur le marché universel des objets de désir. Si donc la source de la croissance est bien le progrès technique, la cause première, c’est le mimétisme, c’est notre propension naturelle, puissante et permanente, à copier le désir de l’autre. Intérieurement nous ne nous en rendons pas toujours compte, mais quand nous le percevons chez autrui, nous nous empressons de vitupérer ce que nous appelons envie, snobisme, conformisme, jalousie… Le succès de toute la gauche est fondé là-dessus. Et il faudra encore beaucoup d’humilité à la droite pour qu’elle se fasse pardonner, si l’on ose dire, ce que la gauche prend pour des privilèges, pourtant presque toujours acquis honorablement, et qui donc n’en sont plus.

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