Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

A la découverte d’un vignoble

Frédéric Monnier
La Nation n° 2168 12 février 2021

Jusque au début des années huitante, le vin des Côtes de l’Orbe avait plutôt mauvaise presse et les plaisanteries à son sujet étaient légion, à juste titre parfois: le tube digestif et l’estomac de l’auteur de ces lignes (pourtant natif d’Arnex-sur-Orbe!) se souviennent encore de breuvages plutôt «raides», fort heureusement non commercialisés… Et puis sont arrivées des années d’abondance, où, un peu partout, on s’est mis à parler qualité plutôt que quantité. C’est également à cette période qu’émerge, dans cette région des Côtes de l’Orbe, une génération de jeunes vignerons entreprenants et courageux, bien décidés à prendre en main l’avenir de ce vignoble. Au fil des ans, le niveau de qualité s’élève, les plaisanteries deviennent plus rares et les récompenses acquises dans différents concours toujours plus nombreuses.

Aujourd’hui, c’est un très beau livre1 qui vient témoigner des années de travail acharné de tous ces vignerons pour obtenir le respect de leurs pairs et des œnophiles. Ecrit à plusieurs mains, il débute par un bref historique narrant les débuts de la viticulture dans la région. La partie suivante, «La vigne dans tous ses états», conte de manière poétique comment, après l’endormissement de novembre, la vigne peu à peu se réveille au fil des mois pour éclater en septembre-octobre.

La troisième partie, la plus longue, présente les différentes caves du vignoble (Domaine du Manoir, Cave du Château à Valeyres-sous-Rances, Cave des Treize Coteaux, Cave des Murailles à Arnex-sur-Orbe, etc.), et dresse le portrait des nombreux vignerons exploitant le vignoble, qu’ils soient propriétaires d’un grand domaine ou de quelques hectares seulement. Sans surprise, on apprend que plusieurs ont passé par l’Ecole de viticulture de Changins, ce qui explique en partie l’élévation du niveau de qualité des vins. On voit aussi que les recherches sur l’adéquation des sous-sols aux cépages amènent les exploitants à tenter d’implanter, souvent avec succès, des variétés peu communes (du moins dans cette région), comme par exemple le gamay d’Arcenant, le mara, le merlot ou le diolinoir.

Une quatrième partie présente succinctement les communes viticoles qui ont droit à l’appellation Côtes de l’Orbe. Plus d’un lecteur sera ainsi surpris d’apprendre qu’Eclépens et La Sarraz d’un côté, Yverdon (204 m2 de surface viticole!) et Yvonand de l’autre, font partie de l’appellation.

Sont mentionnées en fin de volume quelques manifestations (Balade gourmande, semi-marathon, Salon des Côtes de l’Orbe à… Daillens!) destinées à la mise en valeur du vignoble et des produits régionaux.

Agrémenté de nombreuses et magnifiques photos, parsemé de quelques citations d’écrivains et poètes, cet ouvrage agréable à parcourir est un bel outil de promotion d’une région qui mérite d’être mieux connue en Suisse romande et au-delà.

Notes:

1  Vignoble et vignerons des Côtes de l’Orbe, Territoire, Patrimoine, Histoire. Editions Attinger, 2020

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*



 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: