Le suicide et l’Etat
Voici – sans commentaire – un extrait de l’éditorial de Thierry Meyer publié dans 24 heures du 9 juin:
[…] Exit se présente comme une proposition entourée de mille précautions et dévouée à la volonté des individus qui font appel à son aide. On veut bien croire à cette dévotion, mais, comme souvent, l’impression qui se dégage du discours de son président romand Jérôme Sobel est que le militantisme s’est mué en prosélytisme. Que la cause a fini par compter plus que ceux qu’elle est censée servir. L’entrisme d’Exit mérite-t-il une loi?
Affairés à contrer une initiative qui leur fait peur, plus par son esprit que par sa lettre, le Conseil d’Etat puis le Grand Conseil vaudois ont travaillé un contre-projet qui veut arrondir les angles. Son effet, en vérité, n’est pas meilleur.
Destiné à cadrer l’action létale et à protéger le personnel soignant d’un acte qui heurte sa raison d’être, il soumet pourtant les EMS subventionnés à une obligation, induit une responsabilité démesurée des médecins, et déleste le patient d’une part de la sienne en élargissant à l’excès le cercle de consultation. Le plus grave, c’est qu’il institutionnalise le suicide comme une solution normalisée, un outil cautionné par l’Etat. C’est un pas aussi irréversible qu’inacceptable.
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Résistance à l’Europe – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Les années septante vues par Vialatte – Alexandre Vialatte
- Terre précieuse – Alexandre Bonnard
- Pastiches de Robert Brasillach – La page littéraire, Olivier Delacrétaz
- Un référendum des cantons contre l’aménagement fédéral du territoire? – Félicien Monnier
- La fête des mères a du plomb dans l’aile – Revue de presse, Philippe Ramelet
- Un bon dimanche matin – Olivier Delacrétaz
- Encore une heure avec Rousseau – La page littéraire, Jacques Perrin
- La démocratie corrompue – Olivier Klunge
- Manger ou être mangé, telle est la question – Le Coin du Ronchon