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NON au GSsA: un livre pour convaincre

Jean-François Pasche
La Nation n° 1974 23 août 2013

D’ici quelques semaines, les Suisses voteront sur l’avenir de leur sécurité. Il est encore temps de convaincre les indécis et tous ceux qui n’auraient pas encore entendu parler de l’objet des prochaines votations (il y en a …) de voter NON à l’initiative anti-armée lancée par le GSsA. C’est dans ce but que Jean- Jacques Langendorf a écrit, avec la collaboration de Mathias Tuscher, Une digue au chaos, l’armée des citoyens. C’est un ouvrage facile à lire, de moins de cent pages. Dans cet essai, l’auteur démontre l’utilité d’une armée de milice dans le maintien de la sécurité et de la paix dans un pays.

Pour commencer, M. Langendorf montre comment les milices armées sont un élément central dans l’indépendance des cantons par rapport au Saint-Empire. Ce sont elles qui ont permis de remporter des victoires cruciales, à Morgarten ou à Näfels par exemple, sur les armées habsbourgeoises. Pour résumer, l’utilité de l’armée de milice est déjà prouvée depuis des siècles. Même en 1798, lors de l’invasion napoléonienne, certaines milices cantonales se sont montrées efficaces.

Dans la suite de ses démonstrations, M. Langendorf met en avant le chemin qu’a fait le concept de la milice armée. De Machiavel à Jean Jaurès, en passant par Rousseau, plusieurs personnes de renom l’ont ardemment défendu. Constat frappant: il semble que l’armée de milice, en opposition à l’armée professionnelle, soit historiquement soutenue par le socialisme, sauf en Suisse. Après la preuve de son utilité pratique, l’auteur montre comment la milice est un système qui a convaincu les intellectuels depuis des siècles.

Dans la seconde moitié de l’ouvrage, le lecteur découvre que les Américains doivent beaucoup à leurs corps d’armées miliciens. Quant à l’armée suisse, elle n’est pas ridicule: elle a impressionné et impressionne toujours les armées étrangères.

Pour les sceptiques et les pacifistes, M. Langendorf consacre à la fin de son essai quelques chapitres à la menace d’insécurité qui pèse actuellement sur la Suisse. Des catastrophes naturelles aux pressions onusiennes, en passant par les mafias et bandes terroristes bien armées et organisées, elle est bien réelle. Cette menace, si on ne prévoit pas de la surmonter, finira par engendrer le chaos. Seule l’armée des citoyens est à même de s’en protéger, d’ériger une digue contre le chaos. Une armée professionnelle en serait incapable, car trop petite, trop faible, et pas forcément fidèle, en plus d’être trop coûteuse; l’exemple belge est probant: 32000 hommes, pas de chars ni d’artillerie, tout cela pour 4 milliards de dollars par année. En fait, la professionnalisation de l’armée est un alibi. C’est la dernière idée qu’a eue le GSsA pour que le citoyen inconséquent, refusant d’assumer ses responsabilités, mais se sentant plus en sécurité avec une armée pour le protéger, garde sa conscience tranquille en votant oui à son initiative. «Dans tous les cas, il existera toujours une armée, au cas-où, se dira-t-il en votant, et moi, je me débarrasse d’une obligation barbante.»

En définitive, Jean-Jacques Langendorf pose la question suivante aux citoyens suisses: «Voulez-vous garder la possibilité de faire face à la menace et ainsi de résister au chaos?» Dire oui à l’initiative du GSsA est un signe de défection; dire NON, la démonstration d’une volonté de résistance.

 

Jean-Jacques Langendorf, Une digue au chaos, l’armée des citoyens, Ed. Cabédita, 2013.

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