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Electoralisme et bien public

Jean-François Cavin
La Nation n° 1906 14 janvier 2011
La démocratie électorale ne concourt pas au bien du pays. Nos lecteurs le savent, mais il est intéressant de noter que M. Federico Camponovo en apporte la démonstration, involontaire probablement, dans son éditorial de 24 heures du 8 janvier.

M. Camponovo, journaliste d’ailleurs objectif et mesuré, y commente sévèrement la proposition du Parti libéral-radical suisse (PLR) de restreindre l’immigration en provenance des Etats n’appartenant pas à l’UE ou à l’EEE. Pour l’éditorialiste, le PLR tente de singer l’UDC et, après avoir condamné celle-ci des années durant pour sa xénophobie, retourne lamentablement sa veste à la veille des élections; son opportunisme ne trompera personne.

On peut apprécier la proposition du PLR de deux points de vue: le bien du pays et l’efficacité électorale.

Pour le bien du pays, on doit constater que l’immigration semble s’être accrue sensiblement ces derniers temps (on n’a pas encore les chiffres de 2010), sous l’effet conjugué de la libre circulation des Européens, de la prospérité helvétique et du laxisme des autorités à l’égard des sans-papiers. Un flux migratoire trop important, l’expérience le montre, rend l’intégration des étrangers malaisée et provoque divers déséquilibres; mais les nouveaux venus, qui fuient souvent la misère, participent aussi au succès de notre économie et à l’essor du pays. Si une politique d’admission plus restrictive s’avère opportune, il convient d’agir avec doigté. L’attitude modérée du PLR – dont on ne discute pas ici les modalités – apparaît donc comme judicieuse.

Mais quant à l’effet électoral, M. Camponovo a sans doute raison: la proposition des libéraux-radicaux, peu tapageuse, trop tardive et présentée «à froid», ne va pas séduire grand monde.

Moralité: une politique raisonnable n’est pas un bon argument de campagne, la compétition électorale sur-médiatisée appelant des discours sensationnels, exagérés et bien souvent inadéquats. Comment y remédier? En appelant les forces en présence à cultiver un reste d’esprit civique? Cela semble bien illusoire. Il faut donc conclure que les élections fédérales sont nuisibles et, comme on sait depuis plus d’un demi-siècle, fermer le Conseil national.

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