Radicaux, niveaux et… nigauds
Quinze ans plus tard, même scénario: après d’âpres discussions, compromis, concessions et modifications, la loi sur l’enseignement obligatoire (LEO) proposée par la socialiste Anne-Catherine Lyon, en charge du Département de la formation et de la jeunesse et de la culture (DFJC), est approuvée par une large majorité de députés. Les radicaux, associés cette fois à leurs cousins libéraux (à quelques mois des élections, il s’agit de montrer un front uni, n’est-ce pas?), sont satisfaits: on est certes passé de trois à deux filières, mais celle qui réunirait les actuelles VSO (voie secondaire à options) et VSG (voie secondaire générale) comportera, devinez quoi?, des niveaux bien sûr (en français, mathématiques et allemand, mais pourquoi pas en anglais, géographie ou histoire?).
Forts d’avoir ainsi, prétendent-ils avec une autosatisfaction non dissimulée, poussé le DFJC à «tourner le dos à EVM», les radicaux et leurs acolytes sont-ils conscients que, si la LEO est acceptée par le peuple, ce qu’à Dieu ne plaise, ces fameux niveaux poseront tant de problèmes d’organisation aux établissements qu’ils seront abandonnés, probablement même avant d’être mis en place, comme ceux promis en 1996?
En matière scolaire, les radicaux sont prêts à tout gober, pourvu qu’il y ait des niveaux!
Au sommaire de cette même édition de La Nation:
- Hercule et les nouveaux bureaucrates – Editorial, Olivier Delacrétaz
- Définir la mondialisation – Vincent Hort
- Pénurie de logements et manque de bon sens – Revue de presse, Philippe Ramelet
- Faire le gros dos? – Revue de presse, Philippe Ramelet
- L’initiative Ecole 2010 «améliore sans chambarder» – Sophie Paschoud
- Lettre ouverte à un diacre – Olivier Klunge
- L’étrange chemin du Projet de territoire Suisse – Olivier Rau
- Le mythe des échanges linguistiques – Revue de presse, Ernest Jomini
- Pas d'écoquartiers! – Le Coin du Ronchon