Identification
Veuillez vous identifier

Mot de passe oublié?
Rechercher


Recherche avancée

«Allô, les indignés?»

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1928 18 novembre 2011
C’est le titre que M. Jean Romain donne à son article de «Forum» dans Le Nouvelliste du 11 novembre. Il analyse le phénomène de cette «escalade tapageuse des indignés» dans les villes européennes et à Genève en particulier:

[…] Sortes de rebelles de confort qui campent sous tentes, dans de douillets sacs de couchage, avec des iPads et des smartphones, ils consultent sur la vaste Toile (c’est la ville qui paie une connexion quasi gratuite) l’opinion des alter-indignés qui leur répondent illico depuis l’autre bout du continent. Ils s’indignent d’une société qui a dépassé les bornes en matière d’injustice. Ils n’ont pas tort sur le constat […].

Après avoir relevé que jusqu’à présent les «indignés» n’ont rien obtenu ni rien changé, l’auteur continue:

[…] Qu’à cela ne tienne, disent-ils, le positif dans tout ça, c’est le lien qui s’est créé entre nous, le côté festif de la chose! […] En fait ce n’est pas une vraie révolte, un signe de rupture, une exemplaire confrontation. Non, c’est pour rire, pour faire semblant, bref, pour faire la fête, pour se désennuyer un peu. On n’a pas voulu mettre en place un véritable désaccord, une vraie fracture qui requerrait de la part de leurs auteurs des actions, des responsabilités… en somme des risques. […] Mais nos indignés de confort sont incapables de se dissocier de ce monde: ils font la fête dans une société qui a fait de la fête son principal projet. Et durant ces journées d’indignation, personne ne disposant de la distance nécessaire pour rire un peu, on a donc festoyé, tout en construisant ensemble l’effroi moutonnier du grand frisson de faire semblant de se révolter pour de vrai. C’est le vaudeville des impostures contemporaines qui se joue dans nos parcs.

Ce diagnostic ne manque pas de pertinence. Mais il faut quand même constater que tous ces gens ne croient plus à la représentation du peuple à travers la démocratie parlementaire. Ils ne sont pas les seuls; même si nous n’irons pas camper à Sauvabelin ou à la place de Milan.

Vous avez de la chance, cet article est en accès public. Mais La Nation a besoin d'abonnés, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous.
*


 
  *        
*
*
*
*
*
*
* champs obligatoires
Au sommaire de cette même édition de La Nation: