Une exception réjouissante

Le conseiller fédéral Johann Schneider- Ammann a nommé au Secrétariat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) le Tessinois Mauro Dell’Ambrogio. A L’Hebdo, on n’est pas content. «Panne d’ambition», titre le rédacteur en chef. «Fonctionnaire standard, dénué de toute vision et de toute inspiration», déclare le conseiller national Jacques Neirynck.

Sous le titre «Je ne crois pas à la planification centralisée», (citation du nouveau secrétaire), M. Michel Guillaume interroge M. Dell’Ambrogio (L’Hebdo du 13 décembre) et lui demande s’il est vrai qu’il est «peu interventionniste». Réponse:

 […] Le système actuel que nous connaissons en Suisse incite déjà à l’efficacité.

Il oblige écoles et cantons à se montrer attentifs au rapport entre le coût et la qualité de la formation. C’est comme dans la nature. Si vous avez une sélection naturelle qui marche bien, vous n’avez pas besoin de Dieu pour imposer l’évolution.

[…] S’il y a un domaine où la Confédération n’a rien à dire, c’est bien celui-là (les HEP, hautes écoles pédagogiques, réd.). Berne ne verse aucune subvention pour les HEP.

Concernant la prétendue anomalie que constitue l’existence de quatre universités romandes: […]

Toutes quatre ont été créées voici plus d’un siècle, quand il y avait bien moins d’étudiants. Aujourd’hui, suivant l’évolution des disciplines, elles se spécialisent et se concentrent sur des pôles d’excellence. C’est aux cantons qui les hébergent de prendre les bonnes décisions. Je ne crois pas à une planification centralisée, surtout dans un pays aussi fédéraliste que le nôtre. […]

Eh! Oui! Tout peut arriver, même un haut fonctionnaire fédéral qui ne croit pas que Berne doit tout régenter. Quelle merveille! Il nous semble que M. Dell’Ambrogio mériterait un abonnement gratuit d’une année à La Nation.