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La destruction de la Suisse confédérale

Ernest JominiRevue de presse
La Nation n° 1966 3 mai 2013

Le Jura Libre, dans son édition du 25 avril, reproduit in extenso l’article de M. Olivier Delacrétaz paru dans La Nation du 5 avril et consacré à l’élection du Conseil fédéral par le peuple. Dans ce même numéro, M. Pierre-André Comte attaque le projet de l’UDC:

[…] Il n’y a pas de peuple suisse. La Suisse n’est pas une nation, c’est un assemblage d’États souverains liés par le pacte confédéral. Ce sont des peuples divers souscrivant à une organisation qui a fait ses preuves, les a sauvés de nombreux déboires et leur fournit les moyens, solidairement, de défendre leurs intérêts fondamentaux. Le peuple jurassien n’est pas identique au peuple vaudois qui se distingue du peuple valaisan qui n’a rien à voir avec le peuple argovien qui est étranger au peuple tessinois. Des peuples divers cohabitent selon des règles qui en respectent les particularismes et les ambitions légitimes. Faire de la Suisse une seule circonscription électorale, c’est nier sa diversité culturelle et ses origines historiques.

[…] Élire le Conseil fédéral par le peuple au suffrage direct selon le système majoritaire, c’est, de fait, créer l’État suisse, et donc liquider les pouvoirs cantonaux, donc les cantons eux-mêmes, pour aboutir à une Suisse des régions linguistiques, avant d’être celles des centres urbains s’appropriant tous les pouvoirs, dont on mesure par avance les dégâts que lui causera son déséquilibre politique. […]

On a peine à comprendre que les gens de l’UDC, qui paraissent attachés à la Suisse traditionnelle et qui se prétendent fédéralistes, aient pu lancer un pareil bateau.

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