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Improbable ascension de l’immobilité électrique

Le Coin du Ronchon
La Nation n° 2209 9 septembre 2022

Nous vivons une époque formidable, où les écologistes nous poussent, d’une part, à produire toujours moins d’électricité – ils exigent le démantèlement des centrales nucléaires, refusent l’extension des grands barrages dans les Alpes, et la moitié d’entre eux veut interdire les éoliennes réclamées par l’autre moitié – et, d’autre part, à en consommer toujours davantage – en voyageant davantage en bus et en train, en achetant des voitures électriques, et de mille autres manières.

Au moment où cela nous amène logiquement à une explosion des prix et à la perspective d’une probable pénurie, et alors que le bon peuple commence à se répandre en commentaires ironiques sur la mobilité électrique, les politiciens verts continuent à inventer de nouvelles idées dans ce domaine. Ainsi, après les vélos électriques, on nous fait miroiter la possibilité d’installer des ascenseurs à vélos dans les villes fortement dénivelées. C’est ce que réclament en particulier les jeunes Verts de Lucerne, en se fondant sur l’exemple de la ville de Trondheim en Norvège.

La presse, qui nous a rapporté ce curieux projet dans le courant de l’été, en a aussi profité pour nous expliquer à quel point l’installation de Trondheim est peu satisfaisante: elle nécessite un entretien en moyenne deux fois par semaine, le câble qui sert à hisser les vélos doit être constamment réajusté, la mécanique souffre des infiltrations d’eau et le système est peu pratique à utiliser pour les cyclistes. Mais il y a le mot «vélo», alors c’est cool.

A bien y réfléchir, la Municipalité de Lausanne pourrait installer quelques-uns de ces dispositifs – non pour aider les cyclistes, puisque ça ne fonctionne pas, mais pour rétrécir encore quelques portions de route.

Et lorsqu’il n’y aura plus d’électricité, il sera temps d’inventer des vélos avec un moteur à essence.

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