Mythologie vaudoise, Davel en vain ou Davel en vins?

Le Major Davel, le vin et plus particulièrement le chasselas, un personnage, un cépage, deux mythes bien vaudois. Force est cependant de constater que s’ils ont en commun d’être autochtones, les aires de rencontres, de discussions et de débats qu’ils suscitent, tendent à se restreindre. Or, ancêtre liquidé ou liquide ancestral, il semble plus intéressant d’étudier ce qui relève de leur pérennité plutôt que d’une actualité éphémère, fut-elle dictée par le calendrier de festivités plus ou moins arrosées après les «puissants discours» de rigueur et les savantes (re)présentations à savourer. En effet, tenter de comprendre comment le Major Davel a fini par être «identifié à l’âme vaudoise» (Gilbert Coutaz), peut nous livrer quelques éléments significatifs d’un héritage transgénérationnel parfois mise à mal entre un mental plutôt germanique et un «ventral» volontiers méditerranéen. Outre cette forme d’identification au héros très liée à la manière dont le Major s’est adressé aux spectateurs de son supplice, certaines questions non résolues en lien avec son sacrifice alimenteront la soirée du 7 février, notamment dans la perspective d’une forme de commémoration qui engage davantage les jeunes générations.

Jean Matter est ethnologue par vocation et de formation mais aussi formateur et accompagnateur de professionnels actifs dans la transmission de leurs métiers.