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Les experts de Bayreuth

Cédric Cossy
La Nation n° 1910 11 mars 2011
Karl-Theodor zu Guttenberg – on omettra ses neuf autres prénoms – a démissionné de son poste de ministre allemand de la défense. Harcelé par la presse allemande suite aux révélations de plagiat concernant sa thèse de doctorat, l’homme à la carrure de grand carnassier a plié, avouant avoir atteint la limite de ses forces face à la hargne des médias. Oskar Lafontaine le remplacera.

Zu Guttenberg aurait, dans son mémoire, copié de longs passages de publications antérieures sans juger utile d’en donner la référence. Les premiers morceaux une fois découverts et publiés sur la toile, les internautes allemands n’ont cessé de découvrir de nouveaux passages plagiés. La restitution par zu Guttenberg de son titre de docteur à l’université de Bayreuth n’a pas suffi au monde académique: tous les chercheurs en droit, en politique et autres sciences sociales sont en chasse pour découvrir d’autres travaux de doctorats déposés par d’éventuels copistes indélicats. Il en va apparemment de la crédibilité du système académique allemand.

L’indélicatesse stupide de zu Guttenberg est naturellement indéfendable. Remarquons que, s’il avait été ministre en France ou en Italie, il serait probablement encore en poste.

Mais un titre de docteur ne s’attribue pas qu’à l’épaisseur du mémoire: un travail de thèse est normalement suivi par un directeur de thèse; son fruit est disséqué et validé par un jury de spécialistes. Comment expliquer que ces spécialistes n’aient rien remarqué au moment de la soutenance? La tricherie de l’étudiant infatué a réussi car ses examinateurs s’y sont laissé prendre. Ce n’est pas vraiment à leur honneur…

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