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Un vice de construction au PLR

Jean-François Cavin
La Nation n° 2018 15 mai 2015

Après la décision de la Banque nationale suisse d’abandonner le cours plancher du franc face à l’euro, le Parti libéral-radical suisse (PLR) a réagi en proposant un programme en dix-huit points destiné, non pas à dresser des barrières protectrices ou à accumuler les subventions, mais à renforcer la compétitivité de notre économie. Fort bien. Mais quelle mouche a piqué le PLR pour y faire figurer, au chapitre des allègements administratifs en faveur des entreprises, « l’uniformisation des normes de construction » ? Deux mois plus tard, l’UDC et le PDC emboîtaient le pas au PLR dans leur plate-forme préélectorale tripartite, au titre du « paquet de mesures pour le renforcement de la place économique suisse » présenté le 27 mars.

Il y a sans doute beaucoup à dire, et un peu à redire, sur la complexité des normes de construction et sur les lourdeurs bureaucratiques. Mais en quoi la centralisation améliorerait-elle la situation ? Il faudrait qu’une entreprise construise le même bâtiment dans deux cantons différents à peu près au même moment, dans des zones à peu près semblables, pour qu’elle ressente un soulagement administratif. Sans quoi, puisqu’il y aura un architecte pour chaque projet, et que les architectes de chaque canton connaissent le droit de leur canton, les procédures ne seront en rien facilitées. D’ailleurs, beaucoup de normes techniques, édictées par la SIA, sont déjà valables dans la Suisse entière ; il en va de même pour de nombreuses règles environnementales relevant du droit fédéral et pour les exigences de la CNA pour la sécurité.

Il doit y avoir, dans les têtes prétendument pensantes du PLR et chez les suiveurs de l’UDC et du PDC, des gens pour qui tout ce qui est multiple est forcément d’une inutile complication ; ce qui les dispense de réfléchir. Ou alors – c’est une hypothèse encore plus absurde – peut-être estiment-ils que des normes fédérales seraient moins tatillonnes que la plupart des règles cantonales actuelles ? Ces naïfs ne connaissent-ils pas l’Office fédéral du développement territorial et l’Office fédéral de l’environnement ?

Une chose est sûre : les thèses en dix-huit points du PLR ne sont pas toutes solidement bâties.

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