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Les joies annexes de la météo

Jean-François Cavin
La Nation n° 2040 18 mars 2016

Après les nouvelles du 19:30 de la télévision romande, souvent un peu raplapla, on zappe sur TF1. Non pas pour connaître les dernières convulsions ministérielles ou les déboires – glorieux néanmoins – des sportifs hexagonaux. Non: c’est en attendant Canteloup, dont l’excellente émission satirique s’ouvre rituellement par quelques pseudo-phrases de Sarkozy, images bien doublées et ton plus vrai que nature, mi-professoral, mi-paternaliste: «Bonjour mes petits lapins, voilà ma pensée du jour de moi que j’ai…».

Mais avant Canteloup, place d’honneur aux prévisions du temps, quand c’est Evelyne Dhéliat qui les donne. Cette belle femme qui porte allègrement la soixantaine, chaque soir vêtue d’une mise nouvelle et parfaite (vive l’élégance française!), non contente d’avoir le meilleur jeu de jambes des météos francophones et une voix de mezzo au timbre envoûtant, connaît sa géographie comme personne, en citant les régions par leurs noms d’antan. Sans hésiter une seconde, elle vous annonce des pluies sur le Cotentin, une éclaircie sur le Berry, de fortes chaleurs dans le Roussillon, des vents d’ouest sur la Saintonge et des brumes matinales dans les Ardennes. Ah! les beaux noms des anciennes provinces et des vieux terroirs, riches d’histoire et nimbés de poésie! C’est tellement plus beau que les besogneuses compilations du genre Provence-Alpes-Côte d’azur devenu PACA, ou que les artificiels «Hauts de France», aussi ridicules que «Bourg-en-Lavaux»; ces «Hauts de France» culminant à 127 mètres au dessus de la mer et qui, à cause d’un nouveau découpage administratif dont nul ne comprend la raison, devraient reléguer aux oubliettes de l’histoire la vieille Picardie, le bel Artois et quelques autres contrées de la douce France – dont Evelyne Dhéliat, heureusement, est encore la charmante ambassadrice.

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