Secrets en eaux troubles

Dans ce monde où tout nous menace – les particules fines, le plastique dans les océans, le réchauffement, les jeunes Suédoises – une nouvelle catastrophe s’abat sur notre population: les nappes phréatiques sont infestées de pesticides. Un des grands poisons qui nous contamine est le chlorothalonil, bien sûr fabriqué par Syngenta, entre autres multinationales irresponsables. Grands titres: Alerte aux pesticides dans l’eau potable ! Questions accusatrices: Qu’attend la Confédération pour agir ?

C’est qu’il y a urgence. 24 heures du 16 août décrit le drame avec précision: Dans le canton de Vaud par exemple, sur 33 prélèvements effectués ce printemps, 15 n’ont montré aucune présence de résidus de chlorothalonil, quatre approchaient la limite légale de 0,1 microgramme et un seul la dépassait.

La dernière affirmation semble rassurante. Mais si l’on regarde le tableau de plus près, qu’en est-il des 13 cas dont on ne dit rien? La cellule d’enquête de Tanation, dans un document confidentiel de l’administration qu’elle n’a pas su se procurer, n’a pas trouvé de réponse à cette angoissante question. Et la rétention d’information, contraire à tout devoir élémentaire de transparence, laisse à coup sûr présager du pire.